Venezuela: Nicolas Maduro quitte l’OEA après un mois de violences
Profonde crise économique et politique
Dans ce pays pétrolier en profonde crise économique, où sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, l’opposition multiplie les manifestations pour obtenir des élections générales anticipées, avant la fin de son mandat en décembre 2018.
Depuis le 1er avril, date du début des protestations, 28 personnes sont mortes au cours des violences entourant ces rassemblements et des centaines ont été blessées. Plus d’un millier de personnes ont été interpellées, la plupart brièvement.
« Situation chaotique »
Cette vague de manifestations se déroule alors que le pays est plongé dans une profonde crise économique et politique: le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’État depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne les deux-tiers des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (720% fin 2017, selon la dernière prévision du FMI).
A cela s’ajoute l’intense pression internationale sur Caracas. Le Parlement européen vient de dénoncer la « répression brutale » et exige une enquête, tandis que pour le président américain Donald Trump, « le Venezuela est dans une situation chaotique ».
En réponse, le gouvernement a annoncé sa sortie de l’Organisation des États américains (OEA), en dénonçant son « ingérence ». La procédure, qui devrait durer deux ans, a officiellement été lancée vendredi.
Le bloc régional basé à Washington, dont le secrétaire général Luis Almagro qualifie M. Maduro de « dictateur » et plaide pour des élections, consacrera bientôt un mini-sommet des ministres des Affaires étrangères de la région à la crise.
C’est la décision fin mars de la Cour suprême, réputée proche de M. Maduro, de s’arroger les pouvoirs du Parlement, donnant ainsi les pleins pouvoirs au camp présidentiel, qui a mis le feu aux poudres.
Devant le tollé diplomatique et les accusations de « coup d’État » par l’opposition, l’autorité judiciaire avait fait marche arrière 48 heures plus tard. Ce qui n’a pas calmé la colère des anti-Maduro, ni apaisé la pression diplomatique.
(avec AFP)