Venezuela: risque d’une autre « Syrie »
L’opposition vénézuélienne, désormais majoritaire au Parlement, a annoncé le 8 mars dernier l’organisation d’un référendum pour « révoquer » le président socialiste Nicolas Maduro, après des semaines de blocages institutionnels.
La coalition de la Table de l’unité démocratique (ou MUD, pour Mesa de la Unidad Democrática en espagnol), qui a remporté les élections législatives de décembre, a également annoncé qu’elle allait tenter d’amender la Constitution pour réduire de six à quatre ans le mandat de Nicolas Maduro, qui court jusqu’en 2019.
Mais ces deux procédures nécessitent l’accord d’organismes réputés proches du gouvernement, le Tribunal suprême de justice et le Conseil national électoral.
Contre vents et marées, Nicolas Maduro s’accroche au pouvoir

« Des élections générales, pas de dialogue », réclament les opposants. Mais Maduro fait la sourde oreille. Il est sous une forte pression internationale – Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et une dizaine de pays d’Amérique latine – qui ont critiqué le non-respect de la Constitution.
Une réunion d’urgence a été convoquée par l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington.
Six pays d’Amérique du Sud avaient également condamné la rupture de « l’ordre démocratique » au Venezuela, et réclamé « son rétablissement rapide », dans une déclaration conjointe publiée à Buenos Aires. Dernièrement, la Cour avait été critiquée pour la première fois dans le camp même de M. Maduro. Une haute responsable, Luisa Ortega, la chef du parquet au niveau national, considérée comme affiliée au camp présidentiel, avait dénoncé une « rupture de l’ordre constitutionnel ».
Outre la profonde crise politique en cours, le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’Etat depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, selon une prévision du FMI).
Mais M. Maduro a fermement mis en garde ses adversaires, dénonçant une nouvelle fois un complot ourdi par les Etats-Unis, au travers de l’OEA, pour le destituer. D »où sa décision de « quitter » cette organisation