Sans Maduro et sans Guaido, Washington établit un plan « pour une transition démocratique » au Venezuela

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Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, propose, avant la tenue d’élections, un gouvernement de transition auquel ne participeraient ni le président élu ni le président autoproclamé, en échange d’une levée des sanctions.

Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, lors d’une conférence de presse, mardi 31 mars, à Washington. ANDREW HARNIK / AFP

Washington a créé la surprise en proposant, mardi 31 mars, la création au Venezuela d’un gouvernement d’union nationale qui réunirait chavistes et opposants avant la tenue d’élections anticipées. Et ni le président élu, Nicolas Maduro, bête noire des Etats-Unis, ni le président autoproclamé, Juan Guaido, leur allié, ne pourraient en faire partie. Le « cadre pour une transition démocratique », présenté par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, fait miroiter une levée progressive des sanctions économiques décrétées depuis deux ans. Elles frappent durement un pays qui, ruiné par vingt ans de chavisme et la chute des prix du pétrole, est maintenant confronté à la crise sanitaire sans précédent du coronavirus.

Observateurs et analystes tentent d’interpréter l’initiative diplomatique américaine, qui intervient trois jours après la mise à prix de Nicolas Maduro pour 15 millions de dollars (13,7 millions d’euros) par Washington. Vendredi 27 mars, le procureur général, William Barr, annonçait en effet l’inculpation aux Etats-Unis, pour « narcotrafic » et « soutien à des organisations terroristes », de M. Maduro et de plusieurs de ses proches, ainsi que des récompenses pour qui permettrait leur arrestation.

« Le scénario qui se met en place est calqué sur celui qui a précédé l’intervention militaire de 1989 au Panama », considère le chercheur en sciences politiques Carlos Romero. L’armée américaine était allée capturer le président Manuel Noriega, accusé lui aussi de trafic de drogue. L’historienne Margarita Lopez Maya souligne, elle, que la proposition américaine « reprend largement les termes de l’accord discuté par chavistes et opposants lors des négociations tenues l’année dernière sous l’égide du gouvernement norvégien ». Des négociations qui avaient capoté.

Promouvoir « des personnalités respectées »

Sans surprise, Caracas a, mardi, condamné la proposition …

(… lire l’article du Monde)

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