Brésil : la justice fait appel de l’annulation des condamnations de Lula

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L’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva. AMANDA PEROBELLI / REUTERS

Le bureau du procureur général a interjeté l’appel vendredi 12 mars de l’annulation par un juge de la Cour suprême du Brésil des condamnations pour corruption de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, qui ouvre la voie à son retour en politique. Le juge de la Cour suprême, Edson Fachin, avait estimé que le tribunal de Curitiba (Sud) qui avait condamné Lula dans quatre procès n’était «pas compétent» pour juger ces affaires. Il a ordonné le transfert de ces quatre affaires – deux condamnations et deux en attente de jugement – à un autre tribunal de Brasilia.

L’ex-président brésilien (2003-2011) n’a pas été blanchi des accusations de corruption qui pèsent contre lui, mais cette annulation pour vice de forme lui permet de recouvrer ses droits politiques, même s’il n’est pas à l’abri d’un énième rebondissement judiciaire.

Luiz Inacio Lula da Silva, 75 ans, a notamment été accusé d’avoir perçu des pots-de-vin pour favoriser des entreprises du bâtiment dans l’octroi de marchés publics, notamment liés à la compagnie pétrolière d’Etat Petrobras.

Le bureau du procureur général a demandé à la Cour suprême de rétablir au minimum les deux condamnations, arguant de leur bien-fondé juridique et du fait que Lula a été «désigné comme le chef de file» du système Petrobras.

Les condamnations de Lula à Curitiba, dans le cadre de l’opération anticorruption «Lavage express» avaient déjà été discréditées ces derniers mois, l’impartialité des juges et des procureurs ayant été mise en doute par des échanges de messages dévoilés par le site The Intercept Brasil. La première condamnation, de 10 ans et 8 mois de réclusion, portait sur un appartement triplex en bord de mer que Lula aurait reçu de la part d’une de ces sociétés de BTP. La deuxième portait sur des travaux de rénovation financés par deux groupes du bâtiment dans une propriété rurale à Atibaia, dans l’Etat de Sao Paulo (Sud-Est).

Ces deux condamnations avaient été confirmées en appel. Il avait aussi été condamné en première instance dans deux affaires pour des irrégularités présumées sur des dons versés par des entreprises à l’Institut Lula. Il avait déjà purgé un an et demi de prison pour corruption, d’avril 2018 à novembre 2019, avant d’être libéré sur décision collégiale de la Cour suprême. L’annulation des condamnations de Lula rebat totalement les cartes de la présidentielle de 2022 au Brésil, avec la possibilité d’un duel au sommet entre l’icône de la gauche et le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, dans un pays extrêmement polarisé.

(source: le Figaro)

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