Adhésion de l’Ukraine à l’UE : la Commission pose des conditions
L’exécutif communautaire recommande aux Vingt-Sept d’accorder à Kiev le statut de candidat à l’entrée dans l’espace européen. Une décision hautement symbolique qui ne changera rien dans l’immédiat pour ce pays en guerre.

En recommandant aux Vingt-Sept, vendredi 17 juin, d’offrir à l’Ukraine une « perspective européenne » et de lui accorder le statut de candidat à l’Union, c’est un message politique que la Commission a adressé à Kiev. En effet, même si les chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui doivent se retrouver à Bruxelles les 23 et 24 juin pour en discuter, suivent cet avis, cette décision, certes hautement symbolique, n’aura aucune conséquence immédiate pour ce pays en guerre.
« Les Ukrainiens sont prêts à mourir pour défendre leurs aspirations européennes. Nous voulons qu’ils vivent avec nous le rêve européen », a déclaré Ursula von der Leyen, vendredi. Pour cela, il leur faudra attendre plusieurs années. Car le statut de candidat que l’exécutif communautaire propose d’attribuer à Kiev ne présume en rien de la suite. Il s’accompagne d’une liste de réformes que l’Ukraine doit mener à bien, pour que les négociations pour l’accession du pays à l’Union européenne (UE) puissent commencer. « Ce statut de candidat est réversible », confie un haut fonctionnaire. Si tant est qu’il l’accorde à Kiev, le Conseil européen peut ensuite décider de le lui retirer.
« L’Ukraine a déjà adopté environ 70 % des règles, normes et standards européens », a précisé Mme von der Leyen, mais beaucoup reste à faire dans des domaines comme « l’Etat de droit, les oligarques, la lutte contre la corruption et les droits fondamentaux ». La suite, a-t-elle martelé, « dépendra entièrement de l’Ukraine » et de la manière dont elle « mettra en œuvre des réformes importantes » – sachant, comme l’a affirmé l’ex-ministre d’Angela Merkel, que nombre d’entre elles peuvent se faire même en temps de guerre. « Le gouvernement fonctionne, le Parlement fonctionne », a-t-elle répété. La Commission fera une première évaluation du chemin parcouru d’ici à la fin de l’année.
(source: lefigaro.fr)