Au Brésil, les grands patrons de Sao Paulo lâchent Jair Bolsonaro

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Reportage« Les bolsonaristes » (1/4). A un mois du scrutin présidentiel et quatre ans après s’être rangée massivement derrière le président sortant, l’élite financière de Sao Paulo n’est plus enthousiaste, en raison de résultats économiques décevants et d’une fuite massive des capitaux étrangers.

FRANCISCO PRONER/AGENCE VU’ POUR « LE MONDE

Au-dessus des gratte-ciel, c’est un bourdonnement constant. Oppressant. Celui des hélicoptères. Dans le très chic quartier d’Itaim Bibi, à Sao Paulo, il en passe sans discontinuer. A leur bord, les ultra-riches du Brésil font l’aller-retour entre bureaux et domicile. Un « hélico-boulot-dodo » des plus courants dans cette mégapole qui s’enorgueillit de posséder la plus grande flotte d’aéronefs à hélice au monde : 411 appareils pour 2 200 décollages par jour. Soit un toutes les quarante-cinq secondes.

Bienvenue sur la Faria Lima, l’avenue du luxe et de l’opulence brésilienne. Quelque 4 600 mètres d’asphalte et de verre, qui, en vingt ans, sont devenus le plus grand centre financier de l’Amérique latine. Les plus grands groupes du pays ont ici pignon sur rue, tout comme Google, Yahoo!, Morgan Stanley, le sucrier français Tereos ou les Allemands de la Deutsche Bank. A Sao Paulo, il se dit que le tiers du produit intérieur brut brésilien serait concentré sur cette seule artère.

Les lieux sont le terrain de jeu des « Faria Limers », ces jeunes Brésiliens au profil arrogant, bien mis et bien rasés, Rolex au poignet et clés de voiture de luxe dans la poche. L’ostentation est la norme : les immeubles ont la forme de diamants ou de navettes spatiales, disposent de halls en marbre, de distributeur de grands crus et d’héliports intégrés. Les déjeuners se prennent dans des centres commerciaux décorés d’arbres tropicaux. L’élite s’y ravitaille en Gucci, Louis Vuitton et Chanel avant de rentrer chez elle, prenant la direction de condominiums luxueux et bien gardés.

(source: lemonde.fr)

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