Election présidentielle en Roumanie : la candidature de Calin Georgescu rejetée par la commission électorale

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Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle en Roumanie, à Bucarest, le 1ᵉʳ mars 2025. DANIEL MIHAILESCU / AFP

Le candidat d’extrême droite a enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial », selon la commission. Il était arrivé en tête du premier tour en décembre, mais le scrutin avait été annulé en raison de soupçons d’ingérence de Moscou. Des heurts ont éclaté dimanche soir entre ses partisans et les forces de l’ordre.

La commission électorale roumaine a confirmé, dimanche 9 mars dans la soirée, avoir rejeté la candidature de la personnalité d’extrême droite Calin Georgescu à l’élection présidentielle de mai, une décision qui a suscité l’indignation de ses partisans dans la soirée à Bucarest.

Selon l’instance qui s’appuie sur le jugement rendu en décembre par la Cour constitutionnelle, et non sur des raisons procédurales, le candidat « ne remplit pas les conditions de légalité » car il a enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial ».
Le sexagénaire, qui peut déposer un appel devant la Cour constitutionnelle, a dénoncé sur X « un coup direct porté à la démocratie dans le monde ». « L’Europe est maintenant une dictature, la Roumanie vit sous la tyrannie ! », a lancé celui qui faisait jusque-là figure de favori dans les sondages avec quelque 40 % des intentions de vote

A l’annonce de l’invalidation de sa candidature, plusieurs centaines de partisans de Calin Georgescu se sont rassemblés devant le bâtiment de la commission électorale, criant « A bas la dictature ». Après de premiers incidents en début de soirée, la situation s’est tendue de nouveau dans la nuit en réaction à la publication par le bureau électoral des motivations de sa décision, semblant sérieusement compromettre l’avenir politique de M. Georgescu. Même si un recours est possible, « cela signe pour l’heure son K.-O. », a commenté pour l’Agence France-Presse l’avocate Silvia Uscov, qui suit de près le dossier.

Des partisans du candidat d’extrême droite à la présidentielle roumaine Calin Georgescu manifestent après l’annulation de sa candidature par la commission électorale, à Bucarest, le 9 mars 2025. ANDREEA ALEXANDRU / AP

Les gendarmes ont dû disperser à plusieurs reprises à coups de gaz lacrymogène une foule « violente » qui a tenté de forcer le barrage pour entrer dans les locaux, jetant bouteilles et pétards, selon plusieurs communiqués. Deux officiers ont été blessés.

La Roumanie a basculé dans la tourmente depuis le premier tour de l’élection présidentielle, tenu le 24 novembre 2024, qui a fait émerger sur la scène politique Calin Georgescu, jusqu’alors quasi inconnu.

Fait rare dans l’Union européenne, la Cour constitutionnelle a annulé ce scrutin, en décembre, à la suite d’allégations d’ingérence russe, et de nouvelles élections sont prévues en mai dans un climat très tendu. Des dizaines de milliers de sympathisants de M. Georgescu sont descendus, ces dernières semaines, dans les rues, tandis que les autorités roumaines ont mis en garde contre « une série d’actions hybrides » de Moscou.

Elon Musk lui apporte son soutien

Soupçonné d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok, le candidat d’extrême droite a été inculpé le 26 février pour fausses déclarations et incitation à troubler l’ordre constitutionnel.

Son ascension surprise a suscité l’inquiétude au sein des alliés européens de la Roumanie, devenue un pilier essentiel de l’Alliance atlantique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Mais Calin Georgescu peut désormais compter sur le soutien d’une partie de la nouvelle administration américaine. « C’est de la folie ! », a réagi dimanche Elon Musk, proche conseiller du président Donald Trump, à l’annonce de la décision de la commission électorale, après déjà plusieurs commentaires similaires ces dernières semaines.

Le vice-président américain, J. D. Vance, a lui aussi fustigé des autorités roumaines « annulant des élections dont elles n’aiment pas les résultats ». « Elles ont si peur de leur peuple qu’elles le font taire », a-t-il asséné.

Encouragés par de telles déclarations, les sympathisants du candidat d’extrême droite ont déployé ce week-end dans la capitale une banderole appelant au secours « le président Trump ». « Aidez-nous à récupérer notre pays ! », pouvait-on lire.

(source:  Le Monde avec AFP]

 

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