La Croix-Rouge estime que l’évacuation de Gaza-ville est «irréalisable», alors qu’Israël durcit le siège

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Après bientôt 23 mois d’une guerre ayant dévasté la bande de Gaza, l’évacuation de Gaza-ville «entraînerait un déplacement massif de population», alerte Mirjana Spoljaric. Dawoud Abu Alkas / REUTERS

«Il est impossible que l’évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles», a déclaré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La Croix-Rouge a mis en garde samedi contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, à l’heure où Israël durcit le siège de l’agglomération en vue d’une offensive annoncée comme majeure contre le Hamas palestinien. «Il est impossible que l’évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles», a déclaré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric.

Un tel projet est «non seulement irréalisable, mais aussi incompréhensible» si Israël entend respecter les principes du droit international humanitaire, a-t-elle estimé. Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire, où vivent près d’un million de personnes selon les estimations de l’ONU.

Après bientôt 23 mois d’une guerre ayant dévasté la bande de Gaza, l’évacuation de Gaza-ville «entraînerait un déplacement massif de population qu’aucune zone de la bande de Gaza ne serait en mesure d’absorber», a averti Mirjana Spoljaric.

«Zone de combat»

Malgré des pressions croissantes, tant à l’étranger qu’en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement du premier ministre Benyamin Netanyahou affirme vouloir poursuivre l’offensive dans la bande de Gaza et l’ordre a été donné à l’armée de préparer un assaut généralisé sur Gaza-ville.

Pour Benyamin Netanyahou et ses alliés d’extrême droite, il s’agit d’en finir avec le Hamas, le mouvement islamiste palestinien ayant déclenché la guerre le 7 octobre 2023, et de ramener tous les otages enlevés ce jour-là.

Pour l’armée israélienne, qui a déclaré officiellement vendredi Gaza-ville «zone de combat», en prélude à son offensive, l’évacuation de l’agglomération est «inévitable». Sur le terrain, les opérations militaires israéliennes se sont encore intensifiées samedi à la périphérie de l’agglomération.

«Désastre total»

Un journaliste collaborant avec l’AFP se trouvant à la lisière nord de Gaza-ville et de la ville de Jabalia a indiqué se trouver désormais à la limite de la zone que l’armée a ordonné d’évacuer. Les bombardements se rapprochent et l’on entend clairement tirs et explosions, a-t-il ajouté

La Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas depuis la prise du pouvoir du mouvement dans ce territoire en 2007, a fait état de frappes israéliennes intenses sur les quartiers de Sabra (Centre) et Zeitoun (Sud-Est) et une «escalade» dans le quartier de Cheikh Radouane (Nord).

Interrogée par l’AFP sur ses opérations militaires, l’armée israélienne, dont des hommes mènent des opérations au sol dans Zeitoun depuis plusieurs jours, a simplement indiqué que deux de ses soldats avaient été blessés par un engin explosif «dans le nord de la bande de Gaza».

«Près d’un million de personnes vivant dans le gouvernorat de Gaza, n’ont pratiquement nulle part où aller, ni même les moyens de se déplacer», a déclaré vendredi Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). «Si l’opération militaire se déroule au milieu de la population (…) ce sera un désastre total».

(source: lefigaro.fr)

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