Obdervatoire du Vatican

Trous noirs et origines du Big Bang en question à l’Observatoire du Vatican

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L’observatoire astronomique du Vatican, la Specola vaticana, sur les toits de Castel Gandolfo. (H. Raab)

Du 16 au 21 juin, une quarantaine de chercheurs, dont deux prix Nobel, discuteront lors d’un colloque de la pertinence des découvertes scientifiques de Georges Lemaître. «Il ne faut pas confondre le Big Bang et le récit de la création dans la Genèse. Ce sont deux domaines distincts d’une même voie», explique le frère Guy Consolmagno, directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican.

Fausta Speranza – Cité du Vatican

La vraie nature de l’espace et du temps. Cet horizon de pensée fascinant sera abordé lors de la conférence scientifique organisée par l’observatoire astronomique du Vatican, la Specola, à Albano Laziale, près de Rome du 16 au 21 juin, intitulée «Trous noirs, ondes gravitationnelles et singularités spatio-temporelles». L’atelier -centré sur la pertinence des idées scientifiques de l’astronome belge George Lemaître (1894-1966)- a été présenté mardi 11 juin en Salle de presse du Saint-Siège. Le frère Guy Consolmagno, S.I., astronome et directeur de l’Observatoire du Vatican, a souligné que le débat promu représente un «terrain neutre» de confrontation pour les scientifiques de différentes orientations. «L’objectif est la vérité», a-t-il déclaré, soulignant l’importance de contribuer continuellement à la recherche en étant conscient de tout ce qui est encore inconnu. Il s’agit de la deuxième conférence consacrée au prêtre professeur de physique à l’Université catholique de Louvain, qui fut également président de l’Académie pontificale des Sciences de 1960 à 1966. Les actes de la première, tenue en 2017, ont été publiés par la Foundation of Physics.

Participation de haut niveau

Lors de la conférence de cette année, qui bénéficie également du soutien de l’Institut national de physique nucléaire (INFN), les thèmes abordés iront de la tension dans les mesures de la constante de Hubble à la nature énigmatique des singularités spatio-temporelles (y compris les Big Bang et les trous noirs), en passant par les ondes gravitationnelles et la recherche de la gravité quantique et ses liens avec l’intrication et les fondements de la théorie quantique. Le sujet n’est pas immédiatement compréhensible, mais on comprend qu’il s’agit d’étudier ce que les singularités spatio-temporelles nous apprennent sur la nature de notre univers. La réponse en termes de participation -soulignée par le père Gabriele Gionti, cosmologiste jésuite, vice-directeur de l’Observatoire du Vatican- a été enthousiaste. Don Matteo Galaverni, astronome à la Specola, a souligné qu’en plus des 40 chercheurs en cosmologie théorique et observationnelle participants- dont les lauréats du prix Nobel Adam Riess et Roger Penrose, les cosmologistes et physiciens théoriques Andrei Linde, Joseph Silk, Wendy Freedman, Licia Verde, Cumrun Vafa et le lauréat de la médaille Fields, Edward Witten- il y aura au moins 150 chercheurs présents et connectés en ligne. Il est intéressant de savoir que l’enregistrement vidéo de la conférence sera disponible sur le site web de la Specola.

Le 21 juin, une soirée ouverte au public verra Viviana Fafone (Université de Rome Tor Vergata et Institut national de physique nucléaire INFN) et Gabriele Veneziano (Organisation européenne pour la recherche nucléaire CERN et Collège de France) parler des trous noirs, des ondes gravitationnelles et de l’Univers avant le Big Bang.

Le grand héritage de Lemaître

«George Lemaître a marqué une étape importante dans les études sur le sujet en conversant avec Albert Einstein, allant même jusqu’à corriger le grand scientifique sur certains points», souligne le père Gabriele Gionti. En particulier, George Lemaître ne s’est pas fermé à la théorie quantique d’Albert Einstein, mais a su «embrasser immédiatement la perspective d’avoir deux dimensions, celle de la physique classique et celle de la physique quantique». De plus, «il a démontré sa capacité à comprendre immédiatement l’importance des études sur la constante cosmologique, qui est maintenant utilisée pour expliquer l’accélération de l’univers».
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