Salomé Zourabichvili : « Je veux que la Géorgie intègre l’Union européenne »

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Élue présidente de la Géorgie en décembre, l’ancienne diplomate française dévoile ses ambitions pour son pays et sa vision de l’Europe. Entretien.

Quand elle arpentait les couloirs du Quai d’Orsay, elle se rêvait ambassadrice de France en Géorgie. Ce pays que ses aînés quittèrent en 1921 pour fuir l’Armée rouge. Se rêvait-elle présidente  ? Certainement pas, mais c’est elle, l’ancienne Française devenue géorgienne, qui occupe désormais les bureaux du palais présidentiel de Tbilissi, la capitale. Son passé, l’Europe, le Brexit, les Gilets jaunes… Salomé Zourabichvili dévoile sa vision d’une Géorgie dans l’Europe.

Le Point : Comment votre famille s’est-elle liée à la France  ?

Salomé Zourabichvili : Quand les armées russes ont occupé la Géorgie en 1921, le gouvernement et les élites politiques associées à la lutte pour l’indépendance – dont faisaient partie mes parents – sont forcées de quitter le pays. 2 000 personnes quittent la Géorgie sur un bateau français et se réfugient d’abord en Turquie avec l’idée que cette occupation russe serait de courte durée. Elle ne le fut pas. En 1922, la Turquie reconnaît la nouvelle Russie et demande aux réfugiés géorgiens de quitter le territoire turc. C’est là que la France est devenue un nouvel eldorado.

En 1924, lors de sa visite diplomatique, le président du Conseil Édouard Herriot reconnaît la nouvelle Russie sauf dans les territoires où son autorité n’était pas installée, parmi lesquels la Géorgie où s’organisaient des insurrections à répétition. Il n’a donc pas pu visiter la Géorgie et c’est cette position qui permit le maintien de l’ambassade géorgienne en France qui venait de s’ouvrir. Une situation qui a pu perdurer jusqu’en 1935 et le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle. Pendant toute cette période, l’émigration géorgienne avait, en quelque sorte, pignon sur rue avec une ambassade d’où elle pouvait continuer un combat politique pour son indépendance. La France a toujours été pour la Géorgie le lieu d’accueil de la Géorgie libre même si une partie des émigrés filèrent aussi vers les États-Unis. C’est là qu’a été ouverte la première Église géorgienne à l’étranger.

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