Colin Powell, admirateur d’Israël (et du yiddish) et soutien pour la paix

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L’ex-secrétaire d’État avait notamment négocié « une feuille de route » pour la paix au Moyen-Orient.

Le secrétaire d’état américain Colin Powell retrouve le Premier Ministre élu Ariel Sharon, 25 février 2001. (Crédit : Shauli Shem-Tov/Flash90)

Colin Powell restera dans l’Histoire comme ayant été le premier Afro-américain à être devenu conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et comme le premier Afro-américain à avoir été secrétaire d’État.

Il aura aussi été le premier chef militaire à parler le yiddish en seconde langue et il adorait surprendre ses interlocuteurs juifs par cette compétence particulière et quelque peu étonnante.

Powell, l’ancien secrétaire d’État américain qui avait négocié « la feuille de route » de l’accord de paix à deux États qui imprègne toujours une grande partie de la politique américaine dans la région, s’est éteint lundi à l’âge de 84 ans. Il est mort des suites de la COVID-19, a annoncé sa famille sur Facebook. Il avait été pleinement vacciné et, selon des informations parues dans les médias, il suivait actuellement un traitement pour combattre une leucémie.

Powell aura écrit l’Histoire à trois reprises comme ayant été le premier Afro-américain à occuper un haut-poste de sécurité : Il avait été le dernier conseiller à la sécurité nationale du président Ronald Reagan de 1987 à 1989 ; il avait été président des Chefs d’États-majors conjoints de 1989 à 1993 sous l’administration de George H.W. Bush et il avait commandé la première guerre du Golfe ; et il avait été secrétaire d’État de 2001 à 2005 pendant le mandat du président George W. Bush.

Powell, fils d’immigrants jamaïcains qui avait grandi dans le Bronx, avait été un héros du Vietnam et à son retour du front, il était resté dans l’armée – dans laquelle il avait connu une ascension rapide.

Depuis ses 13 ans jusqu’à sa première année passée au City College de New York, Powell avait travaillé dans un magasin du Bronx appartenant à un Juif, Sickser’s, spécialisé dans la vente de produits pour bébé – un grand nombre de clients, à ce moment-là, parlaient le yiddish en première langue. Il avait aussi travaillé comme « Shabbes goy, », allumant l’électricité pour les familles orthodoxes à Shabbat. Il avait alors appris la langue.

Dans un discours prononcé en 2017 devant le Congrès juif mondial, il avait évoqué « la joie dans tout le quartier » qui avait éclaté dans le Bronx quand David Ben Gurion avait annoncé l’indépendance israélienne en 1948.

« Des larmes de joie coulaient, c’était la fête partout, et les Juifs n’étaient pas les seuls à célébrer la nouvelle – chacun de nous se réjouissait pour les Juifs. Nous avions tous partagé leur joie, la joie d’avoir un foyer », s’était rappelé Powell.

« J’ai appris à connaître et à admirer les soldats de l’armée israélienne. J’en suis venu à comprendre cet attachement sanguin que nous avons ressenti à l’égard d’Israël. J’ai été étudiant pendant les guerres de 1948, 1956, 1967 et 1973. Et en tant que soldat américain de carrière, je suis émerveillé par le professionnalisme et par les réussites de l’armée israélienne ».

Quand il avait rencontré Yitzhak Shamir, qui était Premier ministre israélien à l’époque, avant la première guerre du Golfe, il lui avait dit « Men kent reden Yiddish » (nous pouvons parler yiddish) à la grande surprise de Shamir. Et il avait plaisanté à au moins deux reprises sur sa maîtrise du yiddish alors qu’il s’adressait aux membres de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee).

Shamir et Powell avaient partagé davantage qu’une seule langue : Dans Powell, Shamir avait trouvé le seul haut-responsable en charge de la sécurité nationale américaine à afficher de la sympathie face à la réticence exprimée par Israël à faire preuve de retenue face aux attaques aux missiles Scud de l’Irak sur le pays. Bush père et Brent Scowcroft, son conseiller à la sécurité nationale, avaient été déconcertés par le fait qu’Israël ne souhaite pas s’appuyer sur la protection américaine.

Powell, officier militaire, avait compris l’inquiétude de Shamir qui estimait que rester en-dehors affaiblirait la capacité de dissuasion d’Israël et cette oreille attentive avait finalement aidé à ce que Shamir réponde à la demande de l’administration Bush, qui voulait que l’État juif fasse profil bas pendant tout le conflit.

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