Israël: Réactions politiques au discours d’Esther Hayut

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Levin et d’autres alliés de Netanyahu attaquent la présidente de la Cour suprême, qui met en garde contre la réforme judiciaire prévue, un « coup fatal » à la démocratie.

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut (G) arrive pour une audience à la Cour suprême à Jérusalem, le 5 janvier 2023. Le ministre de la Justice Yariv Levin tient une conférence de presse à la Knesset à Jérusalem, le 4 janvier 2023. (Crédit : Flash90)

Les membres de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont critiqué la présidente de la Cour suprême Esther Hayut après que celle-ci a mis en garde contre ses projets de réforme judiciaire majeure lors d’un discours mercredi soir, tandis que les chefs de l’opposition l’ont acclamée pour sa prise de position.

Dans ses remarques, Mme Hayut a déclaré que les changements prévus par le ministre de la Justice Yariv Levin – qui comprennent une réduction drastique de l’autorité de la Cour suprême en matière de révision des lois et l’octroi d’un contrôle étendu aux politiciens pour déterminer la composition du système judiciaire – constituent une « d’une attaque débridée contre le système judiciaire » et porteraient un « coup fatal » au caractère démocratique d’Israël.

Peu après son discours, Levin a prononcé une allocution télévisée cinglante depuis le ministère de la Justice, dans laquelle il a accusé Hayut de prendre parti pour les rivaux politiques de Netanyahu et a affirmé qu’elle qu’elle incitait aux émeutes.

 

« Il s’avère qu’il existe un autre parti en Israël » a déclaré Levin.

« Ce que nous avons entendu ce soir vient directement des manifestations du Drapeau noir, c’est le même programme politique. C’est le même appel pour mettre le feu aux rues. »

« Nous n’avons pas entendu la neutralité. Nous n’avons pas entendu une position juridique équilibrée. Nous avons entendu les paroles des politiciens, incitant les manifestants », a estimé Levin.

Il a poursuivi en accusant Hayut de « se joindre » au leader de l’opposition Yair Lapid et à d’autres opposants au gouvernement actuel en s’exprimant contre son projet de refonte du système judiciaire.

Netanyahu ne s’est pas exprimé, mais de nombreux autres législateurs du Likud se sont également attaqués à Hayut.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et la présidente de la Cour suprême Esther Hayut lors d’une cérémonie à la résidence du président à Jérusalem, le 17 juin 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« N’aurait-il pas été préférable pour la présidente de la Cour suprême de prononcer ce discours passionnant samedi soir à Habima aux côtés d’Ayman Odeh, de Merav Michaeli et des autres représentants de la gauche anarchique ? » a tweeté Dudi Amsalem, député du Likud, en référence à une manifestation prévue dans le centre de Tel Aviv ce week-end et à deux politiciens de l’opposition.

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a affirmé que l’opposition de Hayut aux plans de Levin ne reposait pas sur des principes.

« Il ne s’agit pas de démocratie ou de droits humains mais plutôt de la clique au pouvoir et de l’élite hermétique dont elle fait partie », a écrit Karhi sur Twitter, ajoutant : « C’est terminé ! »

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que le discours de Hayut « ne fait que prouver » la nécessité du remaniement judiciaire proposé par Levin.

« L’arrogance, la démagogie, les positions tranchées, l’intolérance, la superficialité des arguments et le rejet de toute once de critique, comme nous venons de l’entendre dans ce discours, ont réduit à néant la confiance du public dans le système judiciaire », a écrit Smotrich sur Twitter. « Le temps est venu de redémarrer ».

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut assiste à une conférence à Haïfa le 12 janvier 2023. (Crédit : Shir Torem/Flash90)

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