« Qatargate » : la Commission européenne éclaboussée
Un haut fonctionnaire bruxellois s’est vu offrir des voyages vers Doha alors que ses services négociaient avec l’émirat.
Alors que les vagues du « Qatargate » et du « Marocgate » éclaboussent toujours le Parlement européen, c’est désormais un haut fonctionnaire de la Commission, Henrik Hololei, numéro un de la direction générale MOVE (mobilité et transports), qui est montré du doigt. Le directeur général estonien a accepté neuf voyages gratuits, en classe affaires, sur la compagnie Qatar Airways, entre 2015 et 2021, alors que ses collaborateurs négociaient avec Doha un accord « ciel ouvert » devant permettre à la compagnie qatarie d’accéder librement au marché européen et à ses 450 millions de citoyens. Ce texte, négocié depuis juin 2016 et entériné par la Commission en octobre 2021, doit encore être validé par les eurodéputés.
Dans leur lettre, les élus s’étonnent, par ailleurs, que M. Hololei n’ait pas mentionné la liste de ses rencontres lors de ses séjours au Qatar – une dizaine de jours au total –, alors qu’il y aurait notamment eu des discussions avec l’Arab Air Carriers Organisation, une alliance de compagnies fondée en 1965 par la Ligue arabe.
Autoévaluation
Emily O’Reilly, la médiatrice européenne chargée du contrôle de l’administration européenne, a, elle aussi, réclamé des explications, lundi. Prônant « une vraie transparence » et « des règles éthiques solides », la responsable irlandaise estime que l’affaire pose « des questions légitimes quant à une éventuelle influence indue » sur le processus de décision de la Commission.
(source: lemonde.fr)