Donald Trump assure qu’il va être « arrêté » le 21 mars et appelle à manifester

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Dans le cadre d’une possible inculpation dans une affaire de paiement visant à acheter le silence d’une actrice de films X avec laquelle il aurait eu une liaison, l’ex-président des États-Unis Donald Trump a assuré, samedi, sur son réseau social Truth Social, qu’il allait être « arrêté » mardi. Ce dernier a également appelé à des manifestations pour « reprendre [notre] nation ».

Comment un paiement pour acheter le silence d’une star de films pornos, dans la dernière ligne droite de la présidentielle américaine de 2016, pourrait-il aboutir la semaine prochaine à une possible inculpation au pénal de Donald Trump par la justice de l’État de New York, une première dans l’histoire des États-Unis pour un ancien président?

Pourquoi l’actrice porno Stormy Daniels a reçu 130.000 dollars?

Au cœur de la campagne présidentielle de 2016, des négociations se jouent en coulisses pour empêcher des déballages embarrassants visant le candidat républicain. En août, un tabloïd dont le patron est proche de Donald Trump, The National Enquirer, achète pour 150.000 dollars à une mannequin, Karen McDougal, les droits de son histoire sur une relation qu’elle affirme avoir eue avec le milliardaire. But de l’opération: étouffer l’affaire, une technique connue sous le nom de «catch and kill» aux États-Unis, où les clauses de confidentialité sont courantes.

Une actrice de films pornographiques, Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, veut aussi monnayer son histoire supposée avec Donald Trump, en 2006, alors qu’il était marié à son épouse Melania. Le tabloïd la met en contact avec l’avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen. Ce fidèle d’entre les fidèles, surnommé le «pitbull», va verser fin octobre 2016, quelques jours avant la présidentielle, 130.000 dollars contre un accord de confidentialité de l’actrice. Le paiement sera révélé par le Wall Street Journal en janvier 2018. Michael Cohen et Trump réfutent tout paiement dans l’immédiat, et le 45e président des États-Unis (2017-2021) a toujours démenti avoir eu une relation avec l’actrice.

Pourquoi la justice américaine est saisie?

Déjà dans le viseur de l’enquête sur les ingérences de la Russie dans la présidentielle de 2016, Michael Cohen voit l’étau judiciaire se resserrer. Il finit par collaborer avec la justice et plaide coupable en août 2018 devant le tribunal fédéral de Manhattan pour fraudes fiscales, bancaires, mais aussi pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales.

Michael «Cohen a effectué ces paiements» pour acheter le silence de l’actrice «dans le but d’influencer l’élection présidentielle de 2016», affirme alors le parquet fédéral. Or, il a obtenu remboursement des sommes par la Trump Organization et la justice américaine considère qu’il s’agit d’un don dissimulé à la campagne du président, en violation des lois de financement électoral. En décembre 2018, Michael Cohen, qui s’est retourné contre Donald Trump et dit avoir agi sur ses ordres, est condamné à trois ans de prison.

Ce qui est reproché à Donald Trump?

«Il n’y a rien de criminel dans le paiement lui-même. Ce qui est illégal, c’est de falsifier les documents commerciaux d’une entreprise», explique à l’AFP John Coffee, professeur de droit à l’université de Columbia, spécialisé dans la criminalité financière. «La Trump Organization est une entreprise» et les remboursements versés à Michael Cohen ont été «déclarés comme étant destinés à couvrir des frais juridiques», poursuit-il. De fausses déclarations, selon la justice américaine.

Si cette seule infraction est retenue à l’encontre de Donald Trump par la justice locale de l’État de New York, «il s’agit d’un délit». «Mais cela devient un crime, qui peut être puni jusqu’à quatre ans de prison, si les procureurs peuvent convaincre un jury que la falsification a eu lieu dans le but de cacher un autre crime», comme un don illégal à la campagne du candidat de 2016, explique John Coffee. «Ce n’est pas évident et ce sera débattu», prévient le professeur de droit.

(source: lefigaro.fr)

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