Le pape François tente d’insuffler une nouvelle culture dans l’Eglise catholique

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A l’issue de l’assemblée générale du synode, voulue par le souverain pontife comme l’instrument d’une institution « au service de tous », un rapport a été rédigé qui évoque la possibilité d’ordonner les femmes diacres.

Le pape François préside la messe de clôture du Synode sur la synodalité dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican, le 29 octobre 2023. VATICAN MEDIA / VIA REUTERS

La liturgie ne souffre pas l’égalité. Dimanche 29 octobre au matin à la messe de clôture de la première assemblée du Synode sur la synodalité, cette grande réunion voulue par François pour réfléchir à l’avenir de l’Eglise catholique, chacun avait repris sa place comme il se doit dans la basilique Saint-Pierre de Rome : cardinaux vêtus d’une chasuble verte en première place, évêques ensuite, eux aussi en vert, et enfin laïcs. Pendant quatre semaines pourtant, du 4 au 29 octobre, ils ont tous siégé côte à côte, autour de tables rondes installées pour l’occasion dans la salle Paul VI, afin de discuter d’une éventuelle évolution dans le gouvernement de l’Eglise catholique.

L’assemblée a ainsi, visuellement, incarné le changement de culture voulu par un pape désireux de voir les fidèles participer plus activement au gouvernement de l’institution. Historique, elle a même, pour la première fois, compté des femmes. Au nombre de 54 sur 365, elles ont pu voter. Au menu de ces quatre semaines de discussions, que beaucoup ont trouvées un peu longues, sur la base des questions soulevées par les fidèles du monde entier interrogés pour l’occasion : la place des femmes dans l’Eglise, l’inclusion des LGBTQ, la place excessive des clercs, et la lutte contre les abus et les violences sexuelles.

Samedi soir, l’assemblée, qui n’était que la première, – la prochaine, qui devrait être conclusive, aura lieu en octobre 2024 – a rendu le rapport de synthèse de ses travaux en italien. Le texte, certes provisoire, ne contient aucune recommandation définitive mais pose plutôt des suggestions et laisse des questions ouvertes présentées comme des « points à résoudre ». Sans surprise, la place des femmes dans l’Eglise catholique, dont tous les fidèles ont peu ou prou parlé dans leurs remontées pré-synode, a occupé une place majeure.

Divergences de vues encore fortes

Les discussions ont notamment porté sur la possibilité d’ordonner des femmes diacres, ces ministres du culte dont le rôle est d’assister les prêtres dans leurs tâches liturgiques. Le chapitre consacré à cette question a certes été adopté, samedi, comme le reste du texte présenté, mais c’est aussi celui qui a recueilli le plus de votes négatifs, signe des divergences de vues encore très fortes parmi les prélats sur l’opportunité de laisser plus de place aux femmes qui représentent pourtant la moitié du 1,3 milliard de catholiques. Pour « certains », est-il indiqué, « cette démarche serait inacceptable car elle serait en rupture avec la tradition ».

(source: lemonde.fr)

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