Tim Walz, le gouverneur atypique devenu colistier de Kamala Harris
Tim Walz a été choisi mardi par la candidate démocrate Kamala Harris comme vice-président dans la course à la Maison Blanche. Une nomination qui vient consacrer le parcours atypique de cet ancien professeur, devenu gouverneur.
L’enfant du Nebraska peut désormais rêver de Washington, en ce mardi 6 juillet : Tim Walz vient d’être choisi par la candidate démocrate comme vice-président dans la course à la Maison Blanche.
« C’est l’honneur d’une vie », a déclaré Tim Walz, 60 ans, promettant de « tout donner », et ajoutant malicieusement : « Cela me rappelle un peu le premier jour d’école ».
Gouverneur blanc venu du Midwest, le choix de cet ancien professeur et entraîneur de football peut surprendre. Mais c’est sans doute son parcours atypique qui a séduit la candidate démocrate.
« En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran », Tim Walz « a défendu les intérêts des familles de travailleurs comme la sienne« , a fait valoir Kamala Harris.
L’équipe de campagne de Donald Trump a immédiatement réagi et qualifié Tim Walz de « dangereux gauchiste extrémiste ». Une attaque anticipée dans la matinée par l’influente élue démocrate Nancy Pelosi. Définir Tim Walz « comme étant à gauche » était « surréaliste » avait-elle affirmé sur MSNBC. Il est « tout à fait au centre ».
Pas franchement connu en dehors des frontières de son État du Minnesota, le sexagénaire s’est illustré ces dernières semaines par ses petites piques répétées à l’encontre de Donald Trump et de son entourage, qu’il n’a cessé de qualifier de « mec bizarre ».
Les « mecs bizarres »
« Nous n’avons pas peur des mecs bizarres », a lancé cet élu affable, au débit rapide, lors d’une réunion de campagne. « Croyez en mon expérience d’enseignant, les brutes n’ont aucune puissance. »
Ce natif du Nebraska a en effet passé de longues années dans le milieu de l’enseignement, notamment en tant que professeur de géographie et coach de football américain.
Fait notable, cet homme aux petites lunettes rectangulaires, a enseigné quelques mois en Chine, juste après les événements de Tiananmen du printemps 1989.
« Le fait de pouvoir être dans un lycée chinois à ce moment crucial me semblait vraiment essentiel », confiera-t-il des années plus tard devant une commission du Congrès américain, où il siégera durant 12 ans.
Quand ont circulé les premières rumeurs sur sa désignation comme colistier de Kamala Harris, certains internautes se sont demandé si la paire avait vraiment le même âge, assortissant leurs messages d’une photo de Tim Walz, le crâne dégarni.
« J’ai été surveillant de cantine pendant 20 ans. Tu ne fais pas ce boulot sans t’arracher les cheveux », a répondu sur X l’élu de 60 ans, avec humour.
Mouvement anti-raciste et pandémie sur le CV
En janvier 2019, Tim Walz accède au poste de gouverneur du Minnesota, un État de la région des Grands Lacs, frontalier du Canada.
À peine un an plus tard, il est contraint de jongler avec deux crises majeures : la pandémie de Covid-19 et la mort de l’Afro-Américain George Floyd, sous le genou d’un policier blanc.
Minneapolis, la plus grande ville de l’État, s’embrase, le point de départ d’un immense mouvement de manifestations anti-racistes qui secoue l’Amérique durant de longs mois.
Les républicains accusent le gouverneur d’être trop laxiste dans sa gestion de la criminalité, quand les démocrates louent au contraire son bilan en matière de protection du droit à l’avortement.
Après l’arrêt de la Cour suprême de juin 2022, annulant la protection constitutionnelle de l’IVG, Tim Walz s’est en effet engagé à faire de son État un sanctuaire pour les femmes cherchant à avorter.
Une clinique, située dans l’État voisin du Dakota du Nord, bien plus répressif, a alors déménagé de son côté de la frontière.
En mars 2024, il a participé au premier déplacement d’une vice-présidente dans une clinique prodiguant des avortements, Kamala Harris, avec qui il espère désormais accéder à la Maison Blanche.
(source: france24.com Avec AFP)