Sommet de la COI : résultat des examens

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Mention Très Honorable.

  • Le président comorien Azali Assoumani. Alors que le président français Emmanuel Macron avait publiquement abordé le sujet de l’intégration de Mayotte au sein de la COI, le chef de l’État comorien a refusé de se laisser intimider et lui a opposé publiquement une fin de non-recevoir. D’autres chefs d’État se seraient empressés de dire “oui m’sieur” à la demande du chef vazaha, surtout s’ils sont vazaha eux-mêmes.
  • Le président mauricien Dharam Gokhool qui a restitué 25,5 kilos d’or saisis par les douanes de son pays en 2019. On espère juste qu’ils ne vont pas avoir le même sort que les lingots disparus dans le coffre-fort du ministère des Mines.

Mention honorable.

Le hasard qui a bien fait les chose. Alors que le pouvoir avait tout fait pour maquiller les réalités du pays, les événements imprévus ont rappelé ce que sont les véritables normes habituelles du régime actuel : coupure de courant en plein milieu du discours du président Rajoelina ; tapis mal déroulé qui a causé un pli inesthétique et dangereux ; photographe dont les propos grossiers ont été diffusés en direct sur la propre page Facebook d’Andry Rajoelina. Sans doute a-t-il pris des leçons de malgache chez un ancien ministre des Affaires étrangères dont le vocabulaire dans la langue nationale semble être limité à ce champ lexical.

Le Comité d’organisation du Sommet de la COI. Quoiqu’on pense du Sommet et malgré les couacs dans les détails (voir plus haut), on reconnaîtra que dans l’ensemble la rencontre s’est bien passée, montrant la capacité du pays à accueillir de grands évènements internationaux. On peut aussi être assez admiratif, quoiqu’amusé, de la capacité de réaction et de correction des bévues pointées du doigt dans les réseaux sociaux. L’épidémie de drapeaux français a fait place à plus d’équilibre entre les différents pays de la COI, et le gribouillage initial du tunnel Garbit a été revu pour passer d’un niveau dessin de classe primaire vers un niveau de classe de sixième troisième trimestre.

Mention mode comique.

Le sujet des îles éparses. Celui-ci n’a avancé que dans la forme. Si le droit international à travers la résolution des Nations unies parle de restitution, le Président Macron a clairement parlé de co-gestion. On n’imagine pas un seul instant que Rajoelina aie le courage du président Azali et se mette à lutter sérieusement et sincèrement sur ce dossier pour les intérêts de Madagascar. Une déchéance de nationalité pourrait si vite arriver. L’annonce de la deuxième réunion de la Commission mixte pour le 30 juin n’est qu’une déclaration ala safay pour faire croire qu’on s’occupe du dossier, et que celui-ci avance même en faisant du sur-place.

Mention minable.

L’opposition. Incapable d’avoir la légitimité pour obtenir une audience, elle s’est en plus laissée intimider par les menaces du pouvoir en cas de velléités de manifestation. Il est vrai que face à un pouvoir sans scrupules et sans morale dans la répression, la méfiance est de mise. De toutes façons, à Madagascar, l’intimidation ou la corruption sont toujours des moyens efficaces pour faire taire les politiciens. Au fait, on se demande par quelle heureuse coïncidence les trois principaux leaders de l’opposition (MM. Ravalomanana, Rajaonarimampianina et Randrianasoloniaiko) se sont “éloignés” à Paris, le temps du Sommet de la COI, sous prétexte de Rencontres nationales sportives, laissant à la barre de l’opposition des personnalités sans crédibilité comme le Pasteur Tsarahame ou le Professeur Roger Ralison. On était donc assurés que rien ne se passerait, car l’opposition n’a pas trouvé les moyens de mettre à profit la visite du président Macron..

Mention très minable.

La princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga. Elle a été choisie par Rajoelina depuis plusieurs années comme son principal interlocuteur au sein de la noblesse. Elle s’est déjà déshonorée en acceptant d’être une des cautions du pouvoir dans le projet infâme de construction du Colisée sacrilège au sein du Rova d’Antananarivo. Hier, elle s’est rajoutée une couche de déshonneur en se promenant main dans la main dans l’enceinte du Rova avec le chef de l’État qui a été responsable de l’assassinat de son illustre homonyme, le Prince Ratsimamanga. Il est vrai que pour les andriana reraka nostalgiques de leur grandeur passée, la reconnaissance des puissants contemporains leur redonne le sentiment de re-exister. Avoir la considération du français président de Madagascar était le gâteau. Accepter de servir la stratégie de communication du président Macron dans ses efforts de gommer les pages sanglantes du passé colonial en est la cerise.

(©madagascar-tribune.com)

(source: madagascar-tribune.com)

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