Affaire des « cocktails Molotov » : Le colonel Patrick Rakotomamonjy, condamné à 20 ans de travaux forcés et visé par un mandat d’arrêt international

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Condamné à 20 ans de travaux forcés, Patrick Rakotomamonjy conserve néanmoins la possibilité de faire appel s’il se présente à la justice.

Alors que le colonel Patrick Rakotomamonjy est toujours en cavale, l’affaire des « cocktails Molotov » a été jugée par la cour criminelle ordinaire d’Antananarivo.

Le couperet de la justice est tombé. Le médecin colonel Patrick Rakotomamonjy a été condamné à 20 ans de travaux forcés, au terme d’un procès conduit par la cour criminelle ordinaire d’Antananarivo. Les faits qui lui sont reprochés sont lourds. Selon les éléments retenus par la Cour, menace de mort, atteinte à l’ordre public et diffamation publique figurent parmi les chefs d’accusation à son encontre. Une seconde personne, considérée comme complice, a été également reconnue coupable et condamnée à 10 ans de travaux forcés. Deux condamnations donc, dans une affaire jugée sensible. Les autres personnes citées dans cette affaire ont été relaxées au bénéfice du doute. Étant donné qu’il s’agit d’une condamnation par contumace, Patrick Rakotomamonjy conserve néanmoins la possibilité de faire appel s’il se présente à la justice. Reste à savoir s’il prendra ce risque.

Mandat d’arrêt international

Le colonel Patrick Rakotomamonjy est désormais dans le viseur de la justice internationale. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre, alors que son lieu de résidence actuel demeure inconnu des autorités malgaches. En tout cas, l’affaire avait, dès le départ, soulevé un vif émoi dans l’opinion, en raison du profil du principal accusé, un médecin militaire haut gradé, détenteur du grade de colonel,

ancien directeur technique adjoint du CENHOSOA, un établissement hospitalier de référence relevant du ministère de la Défense. Un homme censé incarner la discipline, la rigueur et l’exemplarité au sein de l’armée. Pour mémoire, l’affaire a éclaté le 3 avril 2025, lorsqu’un cocktail Molotov a été retrouvé devant le portail du siège du Pôle Anti-Corruption (PAC), situé à 67 Ha. Le même jour, un dispositif similaire a été découvert à Antanimena, devant l’immeuble Villa Pradon, propriété d’une personnalité connue. Des tracts menaçants visant directement le propriétaire accompagnaient l’engin incendiaire.

Hauts responsables

Depuis le mois de mai, le nom du colonel Rakotomamonjy circule largement sur les réseaux sociaux. Dans une série de vidéos publiées en ligne, ce dernier, en rupture avec l’institution, multiplie les déclarations à charge. Il y dénonce de supposés faits de corruption et des dysfonctionnements internes au sein du ministère des Forces armées. Il va jusqu’à citer nommément des hauts responsables, dont le ministre en exercice, le général Monja Delphin Sahivelo, ainsi que le secrétaire général du ministère, le vice-amiral Bemarivo Jeannot Assany. Un opérateur économique influent serait également visé par ses propos. Malgré son absence au procès, la procédure judiciaire a suivi son cours, et le verdict a été rendu. Désormais recherché par les autorités nationales, le colonel déchu s’expose à une arrestation immédiate.

(source: Julien R. – Midi M/kara)

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