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Burkina: l’ex-président Blaise Compaoré condamné à vie pour l’assassinat de Sankara

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© AFP/Archives Burkina: l’ex-président Blaise Compaoré condamné à vie pour l’assassinat de Sankara

Les trois principaux accusés de l’assassinat de l’ex-président du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987, dont l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré, ont été condamnés mercredi à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de Ouagadougou.

En exil en Côte d’Ivoire depuis 2014, Blaise Compaoré a été condamné par contumace, de même que le commandant de sa garde au moment des faits, Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016.

Le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987, qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d’Etat en 2015, était présent à l’énoncé du verdict.

Les trois hommes sont condamnés pour « attentat à la sûreté de l’Etat ». Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont également reconnus coupables de « complicité d’assassinat » et Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara, d' »assassinat ».

Ils ont quinze jours pour faire appel de ces lourdes sentences.

Les juges sont allés au-delà des réquisitions du Parquet militaire qui avait demandé 30 ans de prison contre MM. Compaoré et Kafando et 20 ans contre M. Diendéré.

« Justice et vérité »

« Le juge a donné son verdict selon la loi et tout le monde apprécie », s’est réjouie la veuve du président assassiné, Mariam Sankara, présente presque tout au long du procès. « C’est quelque chose qu’on a demandé, la justice et la vérité », a t-elle ajouté, affirmant: « Notre but c’était que les violences politiques qu’il y a au Burkina finissent. Ce verdict va donner à réfléchir à beaucoup de personnes ».

L’avocat de la famille Sankara, Guy Hervé Kam, a également fait part de son « sentiment de satisfaction ». « Aujourd’hui, je peux dire que je suis fier d’être Burkinabè et avocat. Je suis fier de voir l’aboutissement d’un combat judiciaire de près de 30 ans », a-t-il ajouté.

« Notre espoir » après ce verdict, « c’est que ce genre de crime odieux n’arrive plus jamais au Burkina ni ailleurs en Afrique », a souhaité Prosper Farama, autre avocat des Sankara.

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