Chinen Covid19
Ce que l’on sait des Jeux mondiaux militaires de Wuhan, après lesquels plusieurs athlètes disent être tombés malades
Les questions autour de la rencontre sportive, qui a eu lieu en octobre 2019, posent un dilemme à l’armée française et viennent renforcer une campagne de désinformation chinoise pour nourrir l’hypothèse d’une origine américaine du coronavirus.

Les interrogations d’athlètes européens sur leur hypothétique contamination au Covid-19 lors des Jeux mondiaux militaires à Wuhan, qui se sont tenus en octobre 2019, posent un dilemme pour l’armée française et viennent renforcer une campagne de désinformation chinoise.
Au départ, il y a ce Tweet du porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian : « Ce pourrait être l’armée américaine qui a apporté l’épidémie à Wuhan. Soyez transparents, écrivait-il le 12 mars. Les Etats-Unis nous doivent une explication. » La presse nationaliste lui emboîte aussitôt le pas. « Zhao se référait aux Jeux militaires de Wuhan », explique le Global Times, dans un article titré « L’armée américaine, victime ou transmetteur du virus ? ».
Une tentative un peu grossière de retourner les accusations, quand l’administration Trump parle de « virus chinois » et que Pékin se voit reprocher d’avoir fait taire les médecins qui avaient tenté de lancer l’alerte puis d’avoir tardé à informer le monde de la transmission interhumaine du Covid-19. Mais cette méthode n’est pas vaine : en Chine, le message passe. Les citoyens qui se demandent si le virus n’est pas une tentative de déstabilisation des Américains ne sont pas rares.
Crises de paludisme
Dans cette guerre de l’information, tout argument est bon à prendre. Déjà en février, des articles de presse faisant état de cinq cas d’hospitalisation d’athlètes étrangers lors de leur séjour à Wuhan avaient été exhumés. Zhang Dingyu, le directeur d’un grand hôpital de la ville, avait alors dû préciser qu’ils avaient fait des crises de paludisme.
Désormais, ce sont les témoignages de sportifs étrangers qui ressortent. Plusieurs d’entre eux se demandent s’ils n’ont pas été contaminés lors de leur séjour dans la capitale du Hubei. Pas impossible, puisque la Chine a rétrospectivement tracé un cas remontant au 17 novembre, dont rien ne dit qu’il était le premier.