coup d’état institutionnel
À Madagascar, l’opposition accuse Rajoelina de « coup d’État institutionnel » avant la présidentielle
Candidat à sa réélection, le président malgache Andry Rajoelina est soupçonné par l’opposition d’orchestrer « un coup d’État institutionnel » le favorisant lors du scrutin, après une série de décisions de justice de la Cour constitutionnelle.
Le président malgache Andry Rajoelina s’adresse à la presse avant une rencontre avec le président français à l’Élysée, à Paris, le 27 août 2021. © Bertrand Guay, AFP
L’opposition malgache a dénoncé « un coup d’État institutionnel » orchestré par le président Rajoelina, après une série de décisions de justice qui favorise, selon elle, le chef d’État candidat à sa réélection dans moins de deux mois.
Dans une lettre reçue mardi 12 septembre par la commission électorale et consultée par l’AFP, dix candidats au scrutin présidentiel accusent le président de Madagascar de manipuler les institutions pour favoriser son élection à un second mandat à la tête de la grande île de l’océan Indien.
Les Malgaches se rendent aux urnes pour le premier tour du scrutin le 9 novembre. Le second est prévu le 20 décembre. Treize candidats sont en lice dont Andry Rajoelina, 49 ans, arrivé au pouvoir en 2009 à la faveur d’un coup d’État.
« Le pouvoir (…) a opéré un véritable coup d’État institutionnel dans le but de mettre le Premier ministre aux commandes de l’État pendant la période électorale présidentielle afin d’en manipuler les résultats au profit de leur candidat », dénoncent les dix signataires de la lettre.
Ces derniers jours, une série de décisions de la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, ont, selon l’opposition, dégagé à dessein l’horizon du président sortant en vue du vote.
Samedi, Andry Rajoelina a cessé d’exercer le pouvoir, comme prévu par la Constitution en période électorale. Le président du Sénat, qui devait assurer l’intérim, a toutefois invoqué des « raisons personnelles » et laissé les rênes à un « gouvernement collégial » mené par le Premier ministre, Christian Ntsay, un proche du chef de l’État. Ce jeu de chaises musicales a été validé samedi par la Cour constitutionnelle.
Le même jour, la Cour a rejeté trois recours réclamant que la candidature d’Andry Rajoelina soit déclarée invalide « pour défaut de nationalité malgache ». La décision publiée tard dans la soirée a jugé les requêtes, déposées en septembre par trois partis d’opposition, « irrecevables ». Lire la suite »