Démission collective des évêques du Chili

Abus sexuels : démission collective des 34 évêques du Chili

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La Conférence épiscopale chilienne vient de communiquer que les 32 évêques présents à Rome ont remis par écrit leur démission entre les mains du Saint-Père suite à un rapport d’enquête mettant en évidence leur gestion désastreuse d’une série d’abus dans l’Église chilienne pendant une longue période.

Dans une déclaration lue à la presse au terme des trois jours de rencontres qu’ils ont eues au Vatican, les évêques chiliens ont expliqué avoir longuement réfléchi aux interpellations du pape lors de leur première rencontre avec ce dernier, mardi matin.

On se souvient aussi que lors de son voyage au Chili en janvier dernier, qui fut une véritable catastrophe, le Pape François avait défendu Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno, soupçonné d’avoir caché les actes pédophiles du père Fernando Karadima. En effet, pendant plusieurs années, le pape a refusé d’entendre certaines anciennes victimes de Fernando Karadima, qui accusaient notamment l’évêque Juan Barros, l’un de ses proches, d’avoir couvert les agissements de l’ecclésiastique. François avait même accusé de « calomnie » ceux qui lui demandaient de revenir sur la nomination de Mgr Barros dans le diocèse d’Osorno. Il a ensuite affirmé n’avoir pas été informé exactement par les victimes, alors même qu’une lettre de l’une d’entre elles lui a été remise dès 2015. Le chef de l’Eglise catholique faisait d’abord confiance à ce que lui disaient les plus hauts responsables de l’Eglise chilienne.

Mais devant l’incompréhension des fidèles et sous la pression de la presse internationale, il a convoqué au Vatican, du 14 au 17 mai derniers, tout l’épiscopat chilien pour affronter ce scandale qui frappe l’Église du Chili. Au terme de ses trois jours de rencontres et de discussions, ces derniers ont tous remis leur démission entre les mains du Souverain Pontife.

C’est donc maintenant au pape de décider s’il accepte ou non la démission de chaque évêque chilien, de tous ou simplement de certains d’entre eux plus « impliqués » dans cette sordide affaire. Dans un bref message aux évêques chiliens diffusé jeudi soir par le Saint-Siège, le pape annonçait des « changements (…) à court, moyen et long termes, nécessaires pour rétablir la justice et la communion ecclésiale» : les démissions qu’il choisira d’accepter ne seront donc qu’une première étape dans un vaste processus de transformation de l’Église chilienne.

Dans une note remise par François aux évêques chiliens, mardi , le pape décrit une véritable faillite collective de cette Eglise. . « Nous sommes tous impliqués, moi le premier », affirme François rappelant que de « graves problèmes » concernant « beaucoup d’abuseurs » avaient pourtant été détectés lors de leur passage « au séminaire ou au noviciat » et que des évêques ou des supérieurs d’ordre religieux auraient en outre confié la direction de séminaires et de noviciats à « des prêtres soupçonnés d’homosexualité active », en violation des règles ecclésiastiques qui, depuis le Concile Vatican II, sont reléguées au rang de « vieilleries pélagiennes« …

La Porte Latine – 20 mai 2018

I – La déclaration des 32 évêques chiliens – Rome, vendredi 18 mai 2018

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