destitution de Kevin McCarthy

États-Unis : destitution de Kevin McCarthy, président républicain de la Chambre des représentants, une première historique

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Des élus proches de Donald Trump, ajoutant leurs voix à la minorité démocrate de la Chambre, ont évincé le « speaker » de son poste lors d’un vote historique au Congrès.

CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP Etats-Unis : destitution de Kevin McCarthy, président républicain de la Chambre des représentants, une première historique (Photo de Kevin McCarthy prise le 3 octobre 2023 avant sa destitution)

ETATS-UNIS – Le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué ce mardi 3 octobre, lors d’un vote historique au Congrès, victime de querelles fratricides au sein de son parti.

Des élus proches de Donald Trump, ajoutant leurs voix à la minorité démocrate de la Chambre, ont évincé le « speaker » de son poste, lui reprochant d’avoir négocié avec l’opposition un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs.

Après un débat tendu entre conservateurs dans l’hémicycle, 216 élus ont voté pour le destituer, dont huit républicains, contre 210. Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l’accolade et lui ont serré la main.

Accusé d’avoir passé un « accord secret » avec Biden

Le vote ouvre une période de fortes turbulences à la chambre basse, où un remplaçant doit être choisi, ce qui s’annonce très compliqué. Il est intervenu après qu’un élu de la droite dure américaine, Matt Gaetz, a déposé une motion pour destituer le « speaker », pourtant membre de son parti.

Cet élu de Floride reproche principalement à Kevin McCarthy d’avoir négocié avec les élus démocrates un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs. Il accuse aussi le ténor républicain d’avoir conclu un « accord secret » avec le président Joe Biden sur une possible enveloppe pour l’Ukraine.

Or l’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Et qu’importe que l’immense majorité du groupe parlementaire de Kevin McCarthy l’ait publiquement soutenu : les trumpistes disposaient d’un veto de fait à la Chambre compte tenu de la très fine majorité républicaine dans cette institution.

Pas de soutien démocrate

Kevin McCarthy avait semblé un temps penser qu’il sauverait sa tête, espérant que les calculs politiques l’emporteraient et qu’il pourrait soutirer aux démocrates un appui, même très juste, en échange de concessions. Peine perdue.

« C’est au Parti républicain de mettre fin à la guerre civile des républicains à la Chambre », avait tranché le chef démocrate Hakeem Jeffries dans une lettre après une longue réunion mardi avec son groupe parlementaire.

« Les raisons de laisser les républicains gérer leurs propres problèmes sont innombrables. Laissons-les se vautrer dans la fange de leur incompétence et de leur incapacité à gouverner », avait de son côté lancé, implacable, l’élue progressiste Pramila Jayapal.

« Au bord du précipice »
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