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En Suède, la coalition chute sur la libéralisation des loyers
Une majorité des députés ont voté, lundi, la motion de censure déposée par l’extrême droite et adoptée avec le soutien du Parti de gauche, des conservateurs et des chrétiens-démocrates, renversant ainsi le gouvernement en place.

C’est un vote historique qui a eu lieu au Parlement suédois, lundi 21 juin. Pour la première fois dans l’histoire du pays, un gouvernement a été renversé par un vote de défiance des députés. Au pouvoir depuis 2014, le premier ministre social-démocrate Stefan Löfven a désormais deux options : démissionner et laisser le président du Parlement entamer des négociations pour trouver une majorité capable de former un gouvernement – éventuellement, de nouveau sous sa direction –, ou organiser des élections, afin d’élire une Assemblée temporaire, jusqu’aux législatives de septembre 2022.
Après le vote des députés, Stefan Löfven a constaté que la Suède se trouvait désormais « dans une situation politique très compliquée ». Car, comme il l’a rappelé, la majorité qui l’a démis lundi n’est que « temporaire » et constituée de partis « qui ont des points de vue différents sur les questions politiques et n’ont pas la volonté, ni la capacité, de présenter conjointement une alternative au gouvernement ». Stefan Löfven a jusqu’au 29 juin pour démissionner ou convoquer des élections.
Crise politique qui s’accélère
A quelques jours de la grande fête de Midsommar (la Saint-Jean), le 25 juin, et alors que les vacances scolaires ont débuté il y a une semaine, la crise politique s’est accélérée ces derniers jours, après l’ultimatum posé au gouvernement par la chef de file du Parti de gauche (Vänsterpartiet), Nooshi Dadgostar, le 15 juin. Visé : le projet de réforme prévoyant la libéralisation des loyers pour les nouvelles constructions. Le gouvernement avait quarante-huit heures pour retirer la réforme ou engager des discussions avec l’Association des locataires, elle aussi opposée à la libéralisation des loyers. Un délai qui n’a pas été mis à profit par M. Löfven pour surmonter le blocage.
Le sujet paraît presque anecdotique dans le contexte de la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 14 500 morts en Suède, et alors que l’insécurité et l’immigration dominent l’agenda politique.
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