Monique Rakotoanosy

Recherche scientifique : Diplôme de HDR pour Monique Rakotoanosy

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Le thème de recherche :

« De la déconstruction au jeu des possibles: itinérance d’une chercheure transdisciplinaire en Education ».

A l’issue d’une soutenance en public, mercredi dernier, à l’Amphi 24 de la FLSH de l’Université d’Antananarivo, le diplôme de l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) a été décerné à l’unanimité par les membres des jurys à Monique Rakotoanosy.

Un long itinéraire qui a commencé en 1968, a-t-elle témoigné.

Enseignante chercheure, spécialiste en langue, éducation, genre, communication, interculturalité et présidente du Conseil d’Administration de l’ONG Ilontsera-Observatoire des médias et de la communication à Madagascar, son ouvrage d’un peu moins de 500 pages relate dans ses grandes lignes un long itinéraire de plus de 30 ans de vie de recherche scientifique et de pratique de la liberté de pensée. «Un itinéraire… au-delà des dogmes » a-t-on appris de l’extrait de l’ouvrage. « Exigée par cette posture de chercheure, commencée en 1968 aux Lettres Modernes à l’Université Charles de Gaulle d’Antananarivo rebaptisée Université d’Antananarivo. Face à « L’absence des filières de sociologie ou de journalisme (…) ces filières répondaient primordialement aux yeux de la jeune bachelière que j’étais, à l’ambition humaniste de comprendre pour « servir » son milieu, son peuple, par rétribution » a témoigné la chercheure dans son travail. A elle de poursuivre : « cette itinérance d’une chercheure relate en résumé le parcours scientifique d’une femme engagée contre toute forme de violence, symbolique ou matérielle, et les failles du système et du corps social. Il se fonde sur les travaux de recherche, d’enseignement et de formation, les publications, les interventions publiques médiatisées, ainsi que sur les responsabilités académique, administrative, sociale, menées depuis 1983 et dont les représentations et les politiques d’éducation sont les points d’ancrage et l’école le symbole fort ». Deux épigraphes pour condenser l’esprit de son œuvre. Celle de Frantz Fanon tirée de Peau noire, masques blancs : « Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge! », et celle d’Elie Rajaonarison : « Tsy henonao fa reko. Hodianao mody fanina K’izany ny hitenenako …. Sao aho…. Mba henonao ».

(Didi R. – Midi Madagasikara)

AFT: Les Malgaches ignorent leur mémoire

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Une alléchante conférence débat sur la mémoire a permis de soulever les plaies collectives chez les Malgaches. Idéale pour envisager l’avenir.

Tsilavina Ralaindimby, ancien Ministre de la Culture.

Sans équivoque pour Monique Rakotoanosy, enseignant chercheur à l’université d’Antananarivo. « La mémoire est un enjeu de pouvoir. Si vous voulez tuer un peuple c’est sa mémoire que vous tuez ». Hier, s’est tenu à l’Aft Andavamamba le cœur de l’évènement « Le cinéma malgache et son histoire ». Une conférence débat animée par Tsilavina Ralaindimby, ancien ministre de la Culture, a été organisée sur le thème « Que la mémoire vive ». Une sorte d’état des lieux du septième art malgache et de ses ramifications. Jusqu’au 31 octobre, une exposition thématique s’y tient.

Parmi les intervenants se trouvaient Monique Rakotoanosy, Séverine Berthet Blanchais, enseignante en Médiation culturelle à l’université d’Antananarivo, Laza, le président du festival Rencontres du film court, Sylvie Andriamiamina, directrice des archives nationales. Tous sont tombés d’accord sur un point. Les Malgaches ignorent leur mémoire historique au point de la perdre d’ici quelques décennies. Pourtant, c’est l’une des dynamiques identitaires avec lesquelles se font les enjeux mondiaux.

Mémoire en bug
Difficile pour Laza de définir la situation qui prévaut. « Je ne sais pas qui a intérêt à ce que les Malgaches soient coupés de leur mémoire … Peut être que les Malgaches sont occupés par autres choses ou on fait tout pour qu’ils soient occupés par autres choses ». Impossible de savoir qui ou quoi en est la cause. Mais quoi qu’il en soit, la ou les causes de cette indifférence à la mémoire collective par les Malgaches font partie des grands mystères de ce pays. Dans l’assistance se trouvaient l’ancienne ministre de la Culture, Elia Ravelo­manantsoa. Il y avait également Thierry Raharison, président de l’office Malgache du Cinéma, qui a évoqué un cas de figure plus élargi.
« Notre histoire va plus loin que la période Andrianampoi­nimerina. Dès lors, notre mémoire se limite à ce qui peut générer des divisions ». Madagascar et son peuple remontent à des millénaires et la continuité historique est le garant de son avenir. La mémoire en est le moteur.

Maminirina Rado [sortiratana]

18 Octobre 2014 source lexpressmada.com