opération « Wuambushu »
Mayotte : l’opération « Wuambushu » dans le viseur des Comores
Lancée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, l’opération anti-migrants est contestée par les Comores comme par les associations de défense des droits humains.

MAYOTTE – C’est une opération anti-migrants controversée dans le 101e département français, situé dans l’océan indien. Les Comores ont accusé ce mardi 18 avril la France de vouloir semer la « violence » avec l’opération « Wuambushu » (« reprise », en mahorais), qui prévoit l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière qui vivent dans les bidonvilles de Mayotte vers l’île comorienne d’Anjouan, située à seulement 70 km à vol d’oiseau.
L’opération du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, vise à détruire les bidonvilles de Mayotte. Approuvée en février par le président français Emmanuel Macron, elle doit être lancée en fin de semaine, après la fin du ramadan
Mayotte demande l’annulation de l’opération
« Nous n’avons pas les moyens d’absorber cette violence fabriquée depuis Mayotte par l’État français. Une situation aussi complexe ne peut se régler de manière aussi déroutante », a déploré auprès de l’AFP le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsidine.
« Nous recommandons aux Français de renoncer vivement à l’opération Wuambushu », a pour sa part martelé le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie. Le président comorien, Azali Assoumani, actuellement à Médine en Arabie saoudite, a déclaré la semaine dernière à l’AFP espérer « que l’opération sera annulée », reconnaissant « n’avoir pas les moyens de stopper l’opération par la force ». D’intenses tractations ont eu lieu ces dernières semaines entre Moroni et Paris.
Des organisations de la société civile comorienne ont de leur côté dénoncé le « massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte ». À Mayotte, les personnels de santé ont mis en garde contre de possibles « conséquences dramatiques » d’une telle opération anti-migrants.
Sur place, certains migrants ont fait le choix de prendre les devants et de détruire leurs habitations de fortune avant l’intervention des forces de l’ordre, rapporte le journaliste Cyril Castelliti, collaborateur notamment de Mediapart.
L’inquiétude des associations françaises
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