TANIKO Madagascar

Loholona

RABENORO Raymond Joseph, né en 1928, 3ème des 4 fils de Joseph RABENORO et d’Hélène RAZAIARISOA

Epoux de Mme Christine RATSIMIEBO, 4 enfants, 6 petits enfants, 3 arrières petits enfants (2008)

BAC de l’enseignement secondaire en 1948 série A /

Mathématique élémentaire, Lycée Antananarivo

Diplômé des Hautes Etudes Commerciales, promotion 1953, Paris France

Licence en droit, Diplôme supérieur d’économie politique, Faculté de droit Paris

Retour à Madagascar en 1958

1958 : Chargé de mission : Caisse Centrale de la France d’Outre-mer équivalent de AFD

Directeur d’agence de la Banque Nationale de Développement (BNM) à Diégo Suarez

Directeur Général des Finances du Ministre Victor MIADANA, du Gouvernement de Philibert TSIRANANA jusqu’à mai 1972

Conseiller finances et économie du Gal Gabriel RAMANANTSOA jusqu’à février 1975

Recyclage professionnel au Cabinet Arthur Andersen à Paris / France

Fondation du Cabinet d’Audit et de Conseil Fivoarana en

septembre 1975

Le cabinet a rejoint le Groupe international MAZARS en 1996

Conseiller spécial du Gouvernement de Guy Willy RAZANAMASY, 1992 – 1995

Conseiller technique du Gouvernement de Tantely ANDRIANARIVO, 2000 – 2001

Président du Comité d’Etudes et de réflexion des organes de contrôle de l’Etat (CROC), 2000 – 2006

Expert – comptable et financier depuis 1982 et inscrit au

tableau de l’Ordre des experts comptables et financiers de

la région de l’île de France.

Président du CA de l’INSCAE,

Président de l’OECFM, 1995 – 1999

Président du CSC depuis 1999 jusqu’à sa mort

Président d’honneur de l’OECFM

Distinctions honorifiques : Grand Croix de 2ème Classe de l’Ordre National. XV Honneurs

Monsieur le Président Rabenoro est un homme simple, gentil,

un grand intellectuel et très diplomate. Avant d’être membre du CSC quand j’étais à l’INSTAT puis actuellement au Budget, je l’ai

rencontré pour la première fois à l’Université d’Antananarivo en 1999 au département Economie dans le cadre d’un projet de ‘Equity And Growth through Economic Research (EAGER)’ avec Harvard

International Development Institute (HIID) à Madagascar.

Ce projet est financé par l’USAID. Il était membre du conseil

d’orientation de l’étude avec le Centre d’Etude Economique (CEE) de la filière économie et j’étais consultant avec l’équipe de CEE.

Au cours de notre première rencontre, j’étais surpris par sa

façon de parler et sa franchise lors de notre premier entretien.

Plus tard, quand j’étais DG l’INSTAT et devenu membre de CSC, notre relation professionnelle et amicale continuait et là encore j’étais encore une fois surpris en apprenant qu’il était notre Président et que ses capacités intellectuelles sont incommensurables et ses messages sont d’un niveau subtile et sublime. Avec lui, on a appris beaucoup de choses et a fait avancer à grand pas le système comptable à Madagascar et le passage à l’Ariary.

De plus, il était notre doyen dans la finance, un domaine qu’il

connaissait très bien. Madagascar a perdu un homme de

valeur de renommée internationale.

« Un homme d’exception nous a quitté! C’est par ces mots que je voudrais rendre un ultime hommage à Raymond RABENORO au

nom de la Direction Générale des Impôts, cet éminent personnage du monde financier malgache en occurrence et dont la carrière a

été autant exemplaire que bien remplie.

A maintes reprises, la Direction générale a été amenée à travailler avec lui et ce sont à travers ces occasions que mes prédécesseurs ont pu découvrir en lui un homme de rigueur doté d’un indéniable sérieux. Ces qualités ont été certainement une des raisons qui ont permis à cet illustre homme d’être pendant de longues années un

personnage indispensable dans le monde financier malgache. Sa carrière exemplaire est plus que jamais une source intarissable où chacun de nous pourra puiser pour enrichir le patrimoine intellectuel

de notre pays.

Respectueux des principes, Monsieur RABENORO était de cette élite, noblesse d’esprit pour laquelle la droiture et la morale sont avant tout un véritable leitmotiv. Quelques lignes ne pourront pas relater fidèlement ce que cet homme a apporté à notre pays mais je voudrais finir en ce mots :

Monsieur RABENORO nous a quitté et avec lui s’est éteint un des plus brillants personnages du firmament malgache. »

Stagiaires du Ministère des Finances et du Budget, nous avions quelques collègues et moi-même dû « affronter» avec beaucoup de craintes, mais aussi beaucoup de respect, le « DGF » – entendez Directeur Général des Finances – .

Il fallait se présenter devant lui dans une tenue impeccable, avec une

connaissance « parfaite » des dossiers, des lettres que nous pensions

« parfaites », mais auxquelles un grand nombre de corrections d’une

écriture pratiquement illisible qu’il fallait déchiffrer ou deviner, devaient encore être apportées … Intérieurement c’était la grogne, mais finalement nous nous rendions à la raison du « plus fort ».

Plus tard, bien des années plus tard, la plupart d’entre nous ayant évolué professionnellement dans différentes sphères du secteur financier, il nous arrivait lors de nos rencontres d’évoquer en sa présence ces moments héroïques que nous avions « endurés ». Il nous répondait avec l’humour que nous lui connaissons tous, avec un brin de fierté, mais finalement beaucoup de modestie : « Eh bien, voilà ce que j’ai fait de vous !!! » et tout se terminait par des plaisanteries amicales, car de grand Patron, Raymond était devenu notre grand Ami à tous.

J’ai eu la chance exceptionnelle d’avoir été associée dans la réalisation d’un dossier, mis en veilleuse depuis quelques années, qu’il a réactivé et qui a d’ailleurs reçu l’adhésion unanime des Secteurs Privé, Public et Semi-public ; il a eu en effet à cœur de remettre en marche le Conseil Supérieur de la Comptabilité, structure qu’il qualifiait volontiers de plateforme de dialogue et de modèle exemplaire du Partenariat Public et Privé.

Le Plan Comptable Général 2005, complété par les plans comptables et guides sectoriels, cohérent avec les normes internationales, le tout ayant nécessité dix ans de travail intense et sans relâche, des relations et contacts permanents tant au plan national  qu’international dans les domaines les plus variés, en sont le résultat. Madagascar a été souvent cité comme pionnier en Afrique dans la recherche de l’application des normes comptables internationales, et considéré même en avance par rapport à

certains pays du Vieux Continent.

L’achèvement de ce travail colossal devait à mon sens couronner la

carrière brillante et déjà bien remplie de l’Expert Comptable Raymond RABENORO sorti de HEC. Ce travailleur infatigable a dirigé le Conseil Supérieur de la Comptabilité de main de maître pendant les dix dernières années de sa vie et il n’a jamais dévié de ses principes : rigueur, amour du travail bien fait, formation des jeunes, respect des engagements pris.

Raymond RABENORO n’est plus, mais ne laisse pas un vide : ceux qui ont travaillé avec lui, ceux qu’il a formés, ceux qui l’ont côtoyé dans les domaines les plus divers pendant une cinquantaine d’années, j’en suis certaine, ne manqueront pas de transmettre à leur tour, ces valeurs qui lui étaient si chères.

Tous les enfants sont sans doute fiers de leur père. Oui, je suis fier du mien, parce que c’est mon père, parce qu’il nous aimait d’un amour discret mais profond, il était profondément humain.

Quelle leçon de vie d’avoir vécu à ses côtés, tant sur le plan familial que professionnel : visionnaire, fondateur, intègre, avec un sens du

devoir et du respect des engagements hors du commun, dans un souci de recherche de la perfection, abordant les situations les plus

délicates avec tant d’intelligence et de sagesse, sévère mais juste dans la gestion des hommes, parce qu’il tenait à partager les valeurs qui étaient les siennes.

Ceux qui l’ont côtoyé reconnaîtront que ces qualificatifs sont loin d’être exagérés. Raymond Rabenoro, c’était aussi la soif d’apprendre à tout âge. Pas uniquement l’économie, la finance ou la comptabilité, mais également toutes ces choses qui font d’une vie une vie : le violon qu’il a repris à 79 ans, le piano dont les cours de « ba gasy » lui ont été dispensés par un professeur jusqu’à la veille de son hospitalisation, l’anglais qu’il a repris à 80 ans.

Grand amateur de belote, il était aussi passionné de football, capable de veiller très tard pour voir un match à la télé, ou se déplacer péniblement sur des centaines de mètres pour pénétrer dans un

stade. Il aimait le tongokisoa, pouvait boire des litres de coca en une journée …

Il aimait la vie.