Brésil: le calvaire de Dilma Roussef destituée

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Dilma Rousseff a été éloignée du pouvoir à la suite du vote des sénateurs dans la nuit du 11 au 12 mai. Elle vit désormais recluse dans la résidence présidentielle de Brasilia, pendant les 180 jours de son procès, menacée de perdre son mandat si elle est finalement jugée coupable de « crime de responsabilité » par le Sénat.

Dilma Roussef, successeure de Lula Da Silva

Remplacée par Michel Temer, son vice-président, la successeure de Luiz Inacio Lula da Silva est accusée d’acrobaties comptables ayant aidé à sa réélection en 2014. Ses « pédalages budgétaires », auraient camouflé la réalité des finances publiques brésiliennes et creusé dangereusement le déficit en 2015.

Inquiétude en Amérique latine

Cet événement suscite l’émoi en Amérique latine. Le nouveau chef d’Etat argentin Maurico Macri, de centre droit, s’est dit préoccupé pour la stabilité politique du Brésil. Tandis que le président du Salvador refusait, samedi, de reconnaître la légitimité du président par intérim. Voix détonnante dans la région, l’écrivain péruvien, Mario Vargas Llosa, candidat à la présidence de son pays en 1990 à la tête d’une coalition de centre droit, jugeait l’événement « positif pour la démocratie », saluant la déroute de gouvernements populistes en Amérique latine, dont celui de Mme Rousseff.

« Pour les observateurs étrangers, la légèreté avec laquelle la destitution du président de la République – une véritable bombe atomique dans un régime présidentialiste – est minimisée ne manque pas d’étonner. Si tous les dirigeants impopulaires ou jugés incompétents dans les démocraties modernes étaient destitués, peu finiraient le mandat qui leur a été attribué par le suffrage universel », souligne l’historienne Armelle Enders auteure de Nouvelle histoire du Brésil (éditions Chandeigne, 2008) dans un article publié sur le site The Conversation.

Dans un éditorial titré « Make Brazil political crisis worse » (« Aggraver la crise politique au Brésil ») publié moins de 24 heures après l’ouverture du procès en destitution de Dilma Roussef, le New York Times estime lui aussi que la chef d’Etat brésilienne « paie un prix disproportionné » pour ses erreurs.

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