Mutation du Covid-19: les Européens veulent éviter un chaos au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni, coupé du monde et du marché unique, à dix jours de la fin de la période de transition et alors que les équipes de négociateurs continuent d’essayer de trouver un deal sur les relations futures entre l’allié britannique et l’UE. Dans leurs rêves les plus fous, les Européens n’auraient pu imaginer un scénario plus catastrophique.

À quelques jours de Noël, les voilà pourtant obligés de gérer une situation aussi inquiétante que surréaliste, conséquence de la mutation du Covid-19 rendant le virus bien plus contagieux et peut-être plus dangereux, même s’il n’y a pas encore certitude là-dessus. Londres a lancé l’alerte, sans vraiment prendre garde aux conséquences qu’entraînerait un discours alarmiste. Et, comme souvent en pareille situation, les Vingt-Sept ont réagi dans l’urgence et… en ordre dispersé. «Comme beaucoup d’autres pays, nous avons pris des mesures immédiates ce week-end pour empêcher l’introduction incontrôlée de ce virus muté», a admis le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.
À ce stade, ils sont une vingtaine d’États membres à avoir refermé leurs frontières vis-à-vis du Royaume-Uni. Sans la moindre arrière-pensée, soulignent plusieurs diplomates européens. «L’idée n’est certainement pas de punir Londres à cause du Brexit, mais de se protéger», insiste l’un d’eux. La durée et la portée des mesures d’urgence varient beaucoup selon les pays.
Si la France, le Danemark, la Suède ou l’Irlande ont choisi à ce stade de ne les prendre que pour 48 heures, l’Allemagne et les Pays-Bas ont édicté des consignes valables durant dix jours, soit jusqu’au 31 décembre. Si Berlin et La Haye ferment l’accès de leur pays aux seuls voyageurs, Paris – qui doit composer avec le tunnel sous la Manche – a décrété la fermeture de l’Hexagone aux voyageurs mais aussi aux marchandises «accompagnées» – c’est-à-dire au transport routier.