Afghanistan : chaos à l’aéroport, des milliers d’Afghans tentent de fuir
L’image d’un gros hélicoptère Chinook survolant l’ambassade américaine à Kaboul avait déjà rendu évident le parallèle entre Kaboul 2021 et Saïgon 1975. Les scènes de chaos à l’aéroport Hamid-Karzaï résonnent plus encore avec celles du grand port vietnamien il y a près d’un demi-siècle. Le secrétaire d’État Antony Blinken a beau assurer sur CNN, que «ceci n’est pas Saïgon», rien n’y fait. «Si ce n’est pas un Saïgon 2.0, je ne sais pas ce que c’est», a taclé le député conservateur britannique Tobias Ellwood.
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Sur les télévisions et les réseaux sociaux, les vidéos s’enchaînent, d’une masse immense errant sur le tarmac, à la recherche d’une voie de sortie. L’aéroport est l’ultime îlot échappant au contrôle des talibans qui, après presque tout l’Afghanistan, ont entièrement pris dimanche soir le contrôle de la capitale. Tous les moyens semblent bons. Une petite foule, surtout de jeunes hommes, court ainsi, s’accrochant aux flans gris d’un énorme C-17 de l’US Air Force roulant avant le décollage, avec un allant étrange, comme s’il s’agissait d’un simple camion en route vers le tunnel sous la Manche. Plus tard ce sont des hélicoptères d’attaque Apache qui volent à ras du sol au-dessus des pistes pour tenter, en vain, d’effaroucher les foules, comme on le fait pour de simples oiseaux, et permettre l’envol des gros-porteurs. Des passagers ont également montré une passerelle d’accès prise d’assaut, une bagarre pour se glisser dans la soute d’un avion C-130 déjà saturée, des coups échangés pour parvenir à fermer la porte d’un Airbus de Kam Air en partance. Ce désespoir a conduit à des drames. Cinq personnes seraient mortes, dont deux dans une chute alors qu’ils s’étaient cachés dans le train d’atterrissage d’un appareil.
(source: Le Figaro)