« Chinafrique », l’heure des désillusions

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Le Forum sur la coopération sino-africaine, qui s’ouvre dimanche à Dakar, marque le pas après vingt ans d’expansion chinoise sur le continent.

Sur le quai d’une gare desservie par la ligne Nairobi-Mombasa, réalisée et financée par Pékin, à Mai Mahiu (Kenya), en octobre 2019. THOMAS MUKOYA / REUTERS

Après le faste, la frugalité. Le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), grand rendez-vous rituel entre l’empire du Milieu et le continent africain, s’ouvre dimanche 28 novembre à Dakar, au Sénégal, sous le signe d’une sobriété assumée. Le statut de conférence ministérielle, et non de sommet comme lors des précédentes éditions – davantage couru par les chefs d’Etat et de gouvernements africains que les assemblées générales des Nations unies – souligne à lui seul le nouveau climat des relations entre la Chine et l’Afrique.

La révision à la baisse du format est certes un dégât collatéral de la pandémie de Covid-19, Xi Jinping, le président chinois, préférant rester prudemment à domicile. Elle n’illustre pas moins le tassement d’une dynamique Chinafrique qui, pour avoir été spectaculaire ces vingt dernières années, n’en a pas moins été en deçà des espérances de chacun.

Projets à l’impact industriel limité, échanges commerciaux déséquilibrés de type Nord-Sud, piège de la dette, corruption des élites, droit du travail malmené dans les implantations chinoises… Les crispations ont accompagné les courbes quantitatives de la présence de Pékin sur le continent.

Un investissement stratégique

Résultat : si le niveau de satisfaction de la Chine dans les populations africaines demeure élevé, il connaît un recul, selon les enquêtes de Pew Research Center. Sur la période 2013-2019, le taux d’opinions « favorables » est ainsi passé en Afrique du Sud de 48 % à 46 %, au Kenya de 78 % à 58 %, et de 76 % à 70 % au Nigeria.

« Pour les Chinois comme pour les Africains, c’est un peu la fin des illusions, souligne Thierry Pairault, spécialiste de la présence chinoise en Afrique. Chacun réalise qu’il ne suffit pas de dépenser de l’argent pour susciter le développement. »

L’essor de cette « Chinafrique » sur les vingt dernières années – le Focac, qui se réunit tous les trois ans, a démarré en 2000 – a illustré

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