La justice américaine donne son feu vert à un procès du prince Andrew
Le deuxième fils de la reine d’Angleterre est accusé d’«agressions sexuelles» par une victime du financier défunt Jeffrey Epstein.

Le juge Lewis Kaplan a tranché : la plainte pour « agressions sexuelles » sur mineure déposée par Virginia Giuffre contre le prince Andrew est recevable. Le recours introduit par le deuxième fils de Elizabeth II a été «rejeté à tous égards». Cette décision judiciaire constitue le dernier épisode d’une procédure introduite en marge de l’affaire Epstein, figure énigmatique de la jet-set internationale accusé de trafic sexuel de mineures et mort en prison en 2019 avant son procès. Cela faisait six mois que les avocats du duc de York bataillaient pour que l’affaire soit classée sans suite.
La justice américaine en a décidé autrement et a rejeté leur principal argument, consistant à soutenir que le prince Andrew serait protégé par l’accord de dédommagement et d’exonération conclu en 2009 entre Mme Giuffre et M. Epstein. Ce règlement stipulait que la plaignante ne pouvait plus intenter de procédure judiciaire pour trafic sexuel contre des « accusés potentiels » faisant partie de l’entourage du défunt homme d’affaires.
Le rebondissement risque de jeter un froid au sein de la famille royale britannique, alors que la reine Elizabeth IIs’apprête à fêter ses soixante-dix ans de règne. Autrefois décrit comme son « fils préféré », le prince Andrew a été contraint de se mettre en retrait en 2019, après un entretien catastrophique accordé à la BBC à propos de l’affaire Epstein. Niant « catégoriquement » les accusations de l’Américaine, il y avait affirmé n’avoir aucun souvenir de la jeune fille. Mais de nombreuses photos, dont l’une sur laquelle le duc de York tient l’adolescente par la taille en 2001, témoignent de leur proximité. Pour l’opinion publique britannique, leur publication sonne le glas de sa crédibilité.