Signature d’un protocole d’accord gazier entre l’UE, Israël et l’Egypte
Israël enverra du gaz à l’Égypte, qui le liquéfiera et l’expédiera pour réduire la dépendance énergétique de la Russie ; les objectifs de zéro émission sont pris en compte.

Israël, l’Égypte et l’Union européenne (UE) ont signé mercredi au Caire un mémorandum d’entente qui permettra à Israël d’exporter son gaz naturel vers le bloc pour la première fois.
Cet accord historique permettra d’augmenter les ventes de gaz naturel liquéfié aux pays de l’UE, alors que celle-ci cherche à diversifier ses approvisionnements énergétiques après la décision de la Russie de couper ses livraisons de gaz à des pays européens. Avant l’Egypte, Mme von der Leyen s’était rendue en Ukraine puis en Israël.
L’année dernière, à peu près 40 % du gaz de l’UE provenait de Russie. L’UE est confrontée à des problèmes énergétiques depuis qu’elle a imposé des sanctions sévères à Moscou.
La commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson, le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minières Tarek El-Molla et la ministre israélienne de l’Energie Karine Elharrar « ont signé (aujourd’hui) un protocole d’accord trilatéral entre l’UE, l’Egypte et Israël en vue de l’exportation de gaz naturel vers l’Europe », ont annoncé l’Egypte et l’Union européenne dans un communiqué conjoint.
Lors d’une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Mme von der Leyen s’est félicitée de la signature de ce « protocole d’accord concernant l’acheminement de gaz naturel d’Israël vers l’Egypte », où le gaz devra être liquéfié avant d’être expédié en Europe.
L’Union européenne veut développer sa coopération énergétique avec les deux pays de méditerranée orientale pour « mettre un terme à sa dépendance aux énergies fossiles russes », a-t-elle expliqué.
L’accord prévoit qu’Israël envoie du gaz via l’Égypte, qui dispose d’installations permettant de le liquéfier pour l’exporter par voie maritime.
La ministre de l’Énergie Karine Elharrar a déclaré que la signature du mémorandum d’entente avait cimenté le rôle d’Israël sur la scène énergétique mondiale.
« C’est un moment extraordinaire où le petit Israël devient un acteur important sur le marché mondial de l’énergie », a déclaré Elharrar.

Lors d’une conférence de presse conjointe aux côtés de la cheffe de la Commission européenne et du ministre égyptien, Mme Elharrar a déclaré que l’accord avait été conclu suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Le mémorandum d’entente permettra à Israël d’exporter du gaz naturel israélien vers l’Europe pour la première fois, et c’est encore plus impressionnant quand on regarde la série d’accords importants que nous avons signés l’année dernière, positionnant Israël et l’économie de l’énergie et de l’eau comme un acteur clé dans le monde », a-t-elle déclaré.

Mme Elharrar a également déclaré que l’accord mettait en lumière une hausse de la coopération entre l’Égypte et Israël.
« C’est une déclaration à ceux qui ne voient dans notre région que des forces négatives comme les divisions et les conflits », a-t-elle déclaré. « Ce mémorandum nous prouve que nous ouvrons une nouvelle voie de partenariat, de solidarité et de durabilité. »
Mme Von der Leyen a déclaré que l’accord aiderait le bloc à s’éloigner de sa dépendance vis-à-vis de la Russie.
« Quel moment spécial », a-t-elle déclaré. « Je salue très chaleureusement la signature de cet accord historique. »
Elle a déclaré que l’accord s’inscrivait dans le cadre des efforts de l’Europe pour diversifier ses sources d’énergie en s’éloignant de la Russie et en important des hydrocarbures « d’autres fournisseurs dignes de confiance » – en citant Israël et l’Égypte, qui sont devenus des exportateurs de gaz ces dernières années suite à la découverte d’importants gisements offshore.
M. El-Molla a décrit l’accord comme « une étape importante » pour la coopération entre l’Égypte, Israël et l’UE.
Il a déclaré qu’il conduirait à une coopération plus poussée entre les membres du Forum du gaz de la Méditerranée orientale, qui comprend la Jordanie, Israël, Chypre, la Grèce, l’Égypte, l’Autorité palestinienne, la France et l’Italie.

L’accord devrait dans un premier temps rapporter un milliard de shekels par an aux caisses de l’État, selon une estimation de la Douzième chaîne.
Le mémorandum d’entente reconnaît le rôle clé que le gaz naturel jouera dans l’économie énergétique des pays de l’UE jusqu’en 2030, date à laquelle sa consommation devrait diminuer progressivement jusqu’en 2050 – l’objectif de zéro émission, fixé par le bloc et de nombreux pays, dont Israël.
L’accord signé mercredi inclut un geste en faveur de l’environnement en prévoyant des dispositions pour la séquestration du carbone dans l’atmosphère.
La déclaration du ministère de l’Énergie indique que tous les signataires de l’accord s’efforceront de réduire les émissions de méthane et de tester des technologies avancées pour les opérations de réduction.
L’accord comprend également une disposition prévoyant l’examen conjoint des possibilités d’utiliser la séquestration du carbone dans le cadre d’un plan général de réduction des émissions et de décarbonisation du secteur du gaz naturel, ainsi que la recherche de moyens d’investir dans le développement de technologies permettant de faire progresser ces objectifs. Aucune autre précision n’a été donnée.
(source: timesofisrael)