Au Gabon, le nouveau pouvoir veut écarter la « légion étrangère » d’Ali Bongo

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Le président de la transition issue du putsch, Brice Oligui Nguema, a annoncé une éviction des personnes d’origine étrangère de la politique et de l’administration, et une restriction de l’accession à la nationalité gabonaise.

L’ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba et son épouse franco-gabonaise, Sylvia, à Londres, le 6 mai 2023. BEN STANSALL / AFP

De toutes les promesses de réformes formulées, lundi 4 septembre, lors de son discours à la nation par le général Brice Oligui Nguema, tout nouveau président de la transition au Gabon depuis son putsch, cinq jours auparavant, il en est une qui a fait se lever l’assistance et provoqué le plus de clameur sur l’esplanade Hassan-II : « Réviser les conditions d’attribution de la nationalité gabonaise. » « Je m’engage, a-t-il précisé, à ce que les relations séculaires entre les Gabonais et nos frères étrangers soient toujours des relations de grande amitié, de tolérance et de concorde, [mais] la politique et l’administration dans un pays sont des domaines de la souveraineté nationale, le dire n’est nullement de la xénophobie. »

A Libreville, pas besoin d’être plus explicite. Tout le monde a en tête ce que l’opposition dénonçait, il y a dix ans déjà, comme la « légion étrangère », ces conseillers non gabonais placés par Ali Bongo Ondimba aux plus hautes fonctions de l’Etat. Principalement au sein de l’administration présidentielle ou à la tête d’agences publiques spécialisées qui ont constitué, au fil du temps, un véritable pouvoir parallèle, au fonctionnement opaque, et qui supplante les attributions du gouvernement.

Peu après le coup de force du général Oligui Nguema, plusieurs vidéos tournées par les nouvelles autorités ont continué à alimenter la colère. Sur l’une d’elles, le personnage principal n’est autre que Mohamed Aliou Oceni, ancien directeur du cabinet adjoint de Noureddin Bongo Valentin, le fils du président déchu, catapulté « coordinateur des affaires présidentielles », en 2019, juste après le grave accident vasculaire cérébral de son père. Les enquêteurs qui ont débarqué au petit matin chez ce Béninois d’origine ont non seulement découvert un très luxueux domicile, bien au-dessus des moyens d’un directeur du cabinet adjoint. Mais ils ont aussi ouvert plusieurs coffres-forts débordant d’argent liquide. Même scène chez Kim Oun, un Coréen chargé d’affaires au cabinet de la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, franco-gabonaise.

D’autres avant eux avaient défrayé la chronique : Maixent Accrombessi, d’origine béninoise, ou le Franco-Gabonais Brice Laccruche Alihanga, successifs directeurs du cabinet d’Ali Bongo Ondimba, qui faisaient la pluie et le beau temps dans le palais du bord de mer …

(suite dans: lemonde.fr)

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