Emmanuel Macron propose une « méthode » aux partis avant de nommer un premier ministre
Le chef de l’Etat a annoncé, mardi, aux chefs des partis politiques, hors LFI et RN, réunis à l’Elysée vouloir nommer « dans les quarante-huit heures » un nouveau premier ministre. Celui-ci aura la tâche de négocier un accord avec eux afin d’éviter la censure.

Ils se sont parlé. Sagement assis autour d’une grande table ovale dans le jardin d’hiver du palais de l’Elysée, sur fond de sapin de Noël, la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, le secrétaire national du Parti communiste (PCF) Fabien Roussel, le secrétaire général de Renaissance Gabriel Attal, le président du MoDem François Bayrou, celui du parti Horizons Edouard Philippe, le président des députés du parti Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez, notamment, ont échangé pendant près de trois heures avec Emmanuel Macron, mardi 10 décembre, à l’abri des regards et des micros, pour tenter de trouver une issue au blocage consécutif à la chute du gouvernement Barnier. Loin de Marine Le Pen (Rassemblement national, RN) et de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise, LFI), qui n’étaient pas conviés. « Un format inédit, pour une situation inédite », a semblé se féliciter le chef de l’Etat.
Au centre de la table, flanqué de Marine Tondelier à sa gauche et de Gabriel Attal à sa droite, le président de la République a d’emblée affirmé sa « volonté de ne pas dissoudre l’Assemblée nationale » et de la voir fonctionner « dans les trente mois à venir », c’est-à-dire jusqu’à la fin de son quinquennat. Un souhait qui ne vaut pas engagement, précisait son entourage, un peu plus tard. Mais de nature à détendre l’atmosphère autour de la table. L’absence d’élections à court terme donne aux députés plus de visibilité. Et rend socialistes, communistes et écologistes moins dépendants de la coalition électorale du Nouveau Front populaire scellée, en juin, avec LFI.
Autre mérite de cette réunion, selon Emmanuel Macron : elle a permis de dégager « une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national », s’est-il réjoui à l’issue des débats. « C’est la reconnaissance implicite du fait qu’il avait tout fait dépendre du RN jusqu’ici », interprète auprès du Monde le socialiste Olivier Faure. Si le mouvement lepéniste est passé de 89 à 124 députés entre 2022 et 2024, faisant du RN la première force de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron relativise sa propre responsabilité dans cette progression. « Je ne suis pas le seul en Europe à avoir vu la poussée de l’extrême droite », a-t-il lancé dans le huis clos élyséen.
Trois options possibles