Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, assume ne pas être une « spécialiste » du sujet

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Sur BFMTV, elle est également revenue sur la séquence polémique à Mayotte, disant regretter « de ne pas avoir dit au revoir » aux deux enseignants à qui elle a tourné le dos.

Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, assume ne pas être une « spécialiste » du sujet sur BFMTV le 5 janvier 2024.

POLITIQUE – Une nouvelle explication de texte, mais convaincra-t-elle ? La nouvelle ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne s’est expliqué ce dimanche sur BFMTV après les propos qu’elle a tenus pendant la passation de pouvoir avec sa prédécesseure Anne Genetet. Elle avait en effet surpris en déclarant : « Je ne suis pas une spécialiste de ces sujets. »

Retour le 24 décembre dernier, rue de Grenelle. Peu après l’annonce du gouvernement Bayrou, Élisabeth Borne elle-même ancienne hôte de Matignon est arrivée dans ses nouveaux bureaux pour prendre la place d’Anne Genetet, restée seulement trois mois à ce poste en raison de la chute de Michel Barnier.

Et elle a fait son premier discours : « Je ne suis pas une spécialiste de ces sujets, mais je sais combien les questions d’éducation et de formation de notre jeunesse, de son insertion dans la vie professionnelle, de la qualité de notre enseignement scolaire et supérieur, et de la force de notre recherche, sont des pierres angulaires pour notre nation. »

« Je ne suis pas Jean-Michel Blanquer ni Nicole Belloubet »

Des propos qui ont surpris, et sur lesquels Élisabeth Borne a été invitée à s’expliquer sur BFMTV ce dimanche. « Je ne crois pas qu’on attende d’un ministre qu’il soit spécialiste de ces sujets. Ou on doit passer en revue les CV de tous », a-t-elle estimé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

Et de poursuivre : « En disant ça, je ne dis pas que j’ai déjà travaillé deux ans au ministère de l’Éducation nationale, qu’évidemment en étant cinq ans ministre j’ai suivi tous les sujets qui ont été portés au sein de l’éducation nationale. Je ne suis pas Jean-Michel Blanquer ni Nicole Belloubet [tous deux anciens professeurs et recteurs, ndlr], (mais) évidemment je comprends largement les enjeux. »

Elle ajoute pour se défendre « qu’on peut reprocher aux spécialistes d’être des technos », des technocrates trop spécialisés et qui n’ont pas suffisamment d’ancrage politique. C’est d’ailleurs les critiques qu’elle avait essuyées lors de sa nomination en tant que ministre puis Première ministre, alors qu’elle n’avait jamais été élue de la République. Elle a finalement été élue députée du Calvados en février 2024. Reste que ses déclarations ne vont pas rassurer la communauté enseignante qui voit là arriver un sixième ministre en seulement deux ans.

Borne veut se battre contre les suppressions de poste

Sur BFMTV, Élisabeth Borne s’est aussi à nouveau exprimée sur la polémique autour de sa visite à Mayotte, lors de laquelle elle s’est attiré des critiques pour avoir tourné le dos à deux enseignants. « J’ai un regret : je ne leur ai pas expliqué que je devais m’en aller parce que j’avais des collègues à eux (…) qui m’attendaient », a-t-elle affirmé. « Ça fait dix fois qu’on me dit “Le cortège doit partir” (…) évidemment c’est une erreur de ne pas leur dire au revoir », a-t-elle concédé.

Sur le fond, la nouvelle ministre a indiqué que des « tentes-école » allaient être montées à Mayotte « pour les premiers besoins », après la dévastation causée par l’ouragan Chido. Une « aide d’urgence d’un montant de 2 000 euros » sera versée « immédiatement » à environ « 5 000 personnes », les « moins rémunérées », et « 3,8 millions de fonds social » ont été « mis en place pour accompagner les élèves », a-t-elle ajouté.

Élisabeth Borne a encore affirmé se battre contre les suppressions de poste alors que le précédent gouvernement envisageait la suppression de 4 000 postes d’enseignants dans son budget 2025, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires. Enfin sur les « groupes de besoins » déployés en 6e et en 5e en mathématiques et en français, la nouvelle ministre est restée prudente en rappelant que le dispositif « doit faire l’objet d’une évaluation ».

(source: huffingtonpost.fr)

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