Macron rappelle l’ambassadeur français à Alger et dénonce « la dégradation » des relations
La présidence française réplique après l’expulsion d’une douzaine de ses agents par l’Algérie.

POLITIQUE – Ce n’est pas ce qui va réchauffer les relations, bien loin de là. Le président de la République Emmanuel Macron a rappelé l’ambassadeur de France à Alger pour consultation, a annoncé l’Élysée ce mardi 15 avril. Ce rappel intervient dans un regain de tension, après l’expulsion par l’Algérie d’agents français.
En représailles, l’Élysée a également annoncé « l’expulsion de douze agents » du réseau algérien. « Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales », a estimé la présidence française dans un communiqué, tout en appelant Alger à « faire preuve de responsabilité » pour « reprendre le dialogue ».
Dans un communiqué particulièrement virulent, la présidence française dire « prendre note avec consternation » de la décision des autorités algériennes d’expulser une douzaine d’agents diplomatiques. « Cette décision qui méconnaît les règles élémentaires de nos procédures judiciaires est injustifiée et incompréhensible », cingle la présidence qui assume de répondre « symétriquement ».
Paris assume une « réplique symétrique »
« Dans ce contexte difficile, la France défendra ses intérêts et continuera d’exiger de l’Algérie qu’elle respecte pleinement ses obligations à son égard, s’agissant tout particulièrement de notre sécurité nationale et de la coopération en matière migratoire », ajoute la même source, alors que le volet migratoire a justement été au cœur des tensions entre les deux pays, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau n’hésitant pas à mettre sa démission dans la balance si le gouvernement – où plusieurs sons de cloche cohabitaient – « cédait » sur ce dossier.
Depuis cet épisode, les présidents français et algériens avaient tour à tour calmé le jeu. Il y a quinze jours, ils avaient notamment échangé par téléphone, un appel censé relancer les relations après des mois de crise.
Mais dimanche, les autorités algériennes ont déclaré persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter l’Algérie, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien. Ces Français expulsés sont actuellement en route pour la France a précisé l’Élysée.
Sur le réseau X, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui était personnellement allé à Alger début avril, affirme que « les autorités algériennes ont choisi l’escalade ». « Nous répliquons comme annoncé », ajoute-t-il. « Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique », conclut le ministre. « L’intérêt même de la France et de l’Algérie est de reprendre le dialogue », abonde aussi l’Élysée dans un communiqué, appelant « les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité dans le cadre du dialogue exigeant et constructif engagé le 31 mars dernier avec le Président algérien. »
(source: huffingtonpost.fr)