Pêche illégale – Un accord pour protéger 5 000 km de côtes
Madagascar renforce la lutte contre la pêche illégale. Un accord de l’OMC, en cours de ratification, protège 5 000 km de côtes et soutient les pêcheurs artisanaux.

Les 26 et 27 août 2025, une réunion nationale de consultation sur l’accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) relatif aux subventions à la pêche s’est tenue à l’Hôtel Grand Mellis. Adopté en juin 2022 à Genève, cet accord vise à éliminer les subventions favorisant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), ainsi que la surpêche et la pêche hauturière non réglementée.
Pour le pays, cet accord représente une chance unique de protéger ses 5 000 km de côtes, de renforcer la durabilité de ses ressources marines et de sécuriser les emplois liés à la pêche.
« La ratification de cet accord est un grand pas pour Madagascar, car elle permettra de mieux encadrer les pratiques de pêche et de protéger nos stocks halieutiques », explique Isidore Razanakoto, directeur général du Commerce, lors de l’ouverture de l’atelier.
Pendant deux jours, le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue, le ministère de l’Industrie et du Commerce, des représentants des pêcheurs, la société civile et des partenaires techniques et financiers, dont WWF Madagascar, ont analysé les modalités de mise en œuvre.
Pêche durable et transparente
Les discussions ont porté sur la suppression des subventions qui favorisent la pêche INN, le suivi et l’évaluation des stocks, ainsi que l’assistance technique et financière pour les pays en développement, afin de respecter les nouvelles règles.
Jasper Andriamanantsoa, directeur régional de la Pêche et de l’Économie bleue pour la région d’Anosy, a expliqué : « Nous voulons partager toutes les informations importantes de l’accord, analyser la situation et proposer des recommandations. Cela permettra à Madagascar de respecter ses obligations et de mieux protéger nos ressources marines. »
Sur les 170 pays membres de l’OMC, 108 ont déjà ratifié l’accord. Madagascar fait partie des membres qui n’ont pas encore ratifié, avec seulement deux autres pays encore en attente. La consultation nationale est donc une étape clé pour préparer la ratification officielle et appliquer les mesures prévues.
L’accord prévoit un traitement spécial pour les pays en développement, comme Madagascar. Il permettra de soutenir les pêcheurs artisanaux et de mieux contrôler la pêche illégale. En parallèle, la réunion finale du Plan régional de surveillance des pêches (PRSP) s’est tenue à Maurice les 25 et 26 août, avec la participation de quatre pays, dont Madagascar.
Selon les experts, la mise en œuvre de l’accord contribuera à restaurer les stocks de poissons, à renforcer la réglementation de la pêche hauturière et à améliorer la transparence dans le secteur. Pour Madagascar, c’est également une occasion de protéger la sécurité alimentaire de ses populations et de garantir l’avenir économique des communautés côtières.
(source: Irina Tsimijaly – lexpress.mg)