FNDI : l’État lance un nouveau levier pour faire progresser les TPE vers l’industrie

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(©madagascat-tribune.com)

À Tsimbazaza, le gouvernement a mis en avant une annonce présentée comme un tournant dans sa politique de soutien aux entreprises : la création du Fonds National pour le Développement de l’Industrialisation (FNDI). Porté par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo devant les députés, ce mécanisme ambitionne de répondre à une question devenue centrale pour l’économie malgache : comment transformer la multitude de Très Petites Entreprises (TPE) en acteurs capables de produire, d’embaucher et de contribuer durablement aux finances publiques ?

Selon le Chef du gouvernement, les TPE composent l’écrasante majorité du tissu économique formel. Pourtant, beaucoup d’entre elles restent confinées à des activités à faible capacité d’investissement, faute de crédit et d’accompagnement. Le FNDI se veut donc un outil d’amorçage et de consolidation : ouvrir davantage de portes auprès du financement, réduire les barrières d’entrée et guider les petites structures vers des activités plus structurées, inscrites dans l’économie réelle.

Le gouvernement mise sur un effet domino. Des TPE mieux financées et mieux encadrées, ce sont des ateliers qui s’équipent, des chaînes d’approvisionnement qui se stabilisent, des emplois locaux qui apparaissent et, à terme, des recettes fiscales plus prévisibles. Le Premier ministre a insisté sur cette vision de construction progressive, où l’industrialisation ne se limite pas aux grands projets mais se nourrit aussi de l’essor d’un entrepreneuriat de proximité, à condition qu’il puisse franchir le cap du financement et de la formalisation.

Mais l’exécutif ne cache pas les obstacles. La difficulté à élargir l’assiette fiscale demeure, alors que des entreprises ne s’acquittent pas de leurs impôts. Madagascar se situerait autour de 10,5 % du PIB en matière de pression fiscale, un niveau que le chef du gouvernement compare à des standards régionaux plus étendus. Il a également évoqué des dérives anciennes où la transaction informelle prendrait le pas sur la règle, fragilisant la confiance et l’équité.

Dans ce contexte, le FNDI apparaît comme un pari : fournir des moyens, certes, mais aussi créer les conditions d’un jeu économique plus transparent. Pour le Premier ministre, l’efficacité du fonds dépendra d’une refonte des pratiques, avec un accent clair sur la lutte contre la corruption et le népotisme, jugée indispensable à toute relance crédible.

(source: madagascar-teribune.com)

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