Aoun
Défiant ouvertement l’Iran, Aoun dit ne tolérer aucun groupe armé au Liban
Le président libanais met en garde un haut responsable iranien en visite contre l’armement du Hezbollah et rejette « l’ingérence » de Téhéran

Le président libanais Joseph Aoun a fait part mercredi à un haut responsable iranien en visite à Beyrouth de son refus de « toute ingérence » dans les « affaires internes » du Liban, après des critiques de l’Iran sur la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.
« Nous rejetons toute ingérence dans nos affaires internes, quelle qu’en soit la provenance », a déclaré M. Aoun en recevant le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani.
« Il est interdit à quiconque, sans exception, de porter les armes et de se prévaloir de l’appui d’une puissance étrangère », a-t-il ajouté, selon un communiqué de la présidence.
« L’Etat libanais et ses forces armées sont responsables de la sécurité de tous les Libanais, sans aucune exception », a affirmé M. Aoun. « Toute menace, qu’elle vienne de l’ennemi israélien ou d’un autre, concerne l’ensemble des Libanais et non un seul camp », a-t-il dit.
«L’amitié que nous recherchons avec l’Iran doit être avec tous les Libanais, et non pas avec une seule secte ou composante », a déclaré M. Aoun, selon le communiqué.
Le gouvernement libanais avait chargé la semaine dernière l’armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah, soutenu financièrement et militairement par l’Iran, sous pression des Etats-Unis et face à des craintes d’une nouvelle offensive israélienne.

Le groupe terroriste islamiste chiite, seule faction libanaise autorisée à conserver ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), a accusé le gouvernement de commettre un « péché grave » et affirmé qu’il ignorerait cette décision.
Samedi, l’Iran avait affirmé, par la voix d’Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, son opposition au désarmement du Hezbollah. Beyrouth avait condamné une « ingérence flagrante » de Téhéran.
Perte d’influence
Après une rencontre mercredi avec le président du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah, M. Larijani a affirmé que « les pays étrangers ne doivent pas donner d’ordres au Liban ». Lire la suite »
Liban : le président Aoun nomme Hassan Diab Premier ministre
L’universitaire et ex-ministre de l’Éducation Hassan Diab, soutenu par le puissant mouvement chiite Hezbollah, a été nommé Premier ministre du Liban par le président Michel Aoun. Il est un misilman sunnite.