Chine populaire
Autour de Taïwan, la Chine entame ses manœuvres militaires, des missiles tirés
Des manœuvres militaires autour de l’île qui ont immédiatement été condamnés de manière (presque) unanime sur la scène internationale.

INTERNATIONAL – Moins de 24 heures après le départ de Nancy Pelosi de Taïwan, la Chine a mis ses menaces à exécution autour de l’île qu’elle revendique. Comme annoncé par la télévision publique chinoise (CCTV), ce jeudi 4 août, les exercices militaires promis par Pékin ont débuté avec de « multiples » tirs de missiles balistiques.
Une démarche belliqueuse qui cherche à simuler un blocus de Taïwan et qui a été globalement condamnée, notamment par l’Union européenne lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Asean.
De menaçantes manœuvres militaires à l’œuvre jusqu’à dimanche midi
« Les exercices commencent », a indiqué CCTV dans un message posté sur le réseau social Weibo, alors que les premiers tirs de missiles balistiques en direction du détroit de Taïwan ont été observés par des journalistes de l’AFP sur place. Les reporters ont vu plusieurs projectiles tirés à proximité d’installations militaires s’envoler dans le ciel vers la mer, suivis de panaches de fumée blanche depuis Pingtan, une île chinoise située près d’une des zones.
« Le ministère de la Défense nationale a déclaré que le Parti communiste chinois avait tiré de multiples missiles balistiques Dongfeng dans les eaux environnantes du nord-est et du sud-ouest de Taïwan à partir de 13H56 environ (05H56) », a déclaré le ministère de la Défense dans un bref communiqué. Des « actions irrationnelles qui minent la paix régionale », a-t-il ajouté.
L’armée taïwanaise n’a pas confirmé l’endroit précis où les missiles ont atterri ni s’ils ont survolé l’île. Quant à l’Armée populaire de libération de la république de Chine, elle a également confirmé ses tirs de missiles, décrivant « un assaut de puissance de feu de missiles conventionnels multirégionaux et multi-modèles sur des eaux prédéterminées au large de la partie orientale de l’île de Taïwan ».
« Tous les missiles ont atteint la cible avec précision, testant ainsi la précision des frappes », a ajouté le colonel Shi.
Ces exercices ont lieu dans toute une série de zones encerclant Taïwan, parfois à seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises. Une réponse jugée « nécessaire et légitime » par la Chine après le passage de la démocrate américaine, alors même que cette dernière n’est pas restée plus d’une journée sur place.
Pékin a ainsi lancé à partir de ce jeudi midi (04 h 00 GMT) de vastes manœuvres militaires dans six zones autour de Taïwan, au niveau de routes commerciales très fréquentées. L’armada militaire déployée par la Chine pour ses exercices doit rester en place jusqu’à dimanche midi (4 h 00 GMT), a précisé CCTV dans ce même message sur les réseaux sociaux.
« Pendant cette période, les navires et aéronefs concernés ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés ». À Pingtan, des hélicoptères militaires ont survolé le ciel en direction du détroit de Taïwan, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l’armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l’armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d’en assumer toutes les conséquences », a indiqué à l’AFP une source militaire anonyme au sein de l’armée chinoise.
- Taïwan ne veut pas la guerre mais s’y « prépare »
Deuxième journée de chaos à l’aéroport de Hong Kong
Des heurts se sont produits entre manifestants et policiers, mardi soir, à l’aéroport international de Hong Kong, où le trafic a été de nouveau suspendu pour la deuxième journée consécutive, alors que la ville s’enfonce dans le conflit.
L’aéroport de Hong Kong a connu, mardi 13 août, une deuxième journée de chaos avec la suspension ou l’annulation de centaines de vols du fait des manifestations pro-démocratie.
Tandis que des dizaines de milliers de passagers étaient pénalisés par cette nouvelle action coup de poing des contestataires, la Chine a accentué la menace d’une intervention, au travers de vidéos diffusées par ses médias officiels, montrant des troupes se massant à la frontière de la région semi-autonome.
L’ex-colonie britannique traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Parti début juin du rejet d’un projet de loi hongkongais qui entendait autoriser les extraditions vers la Chine, le mouvement a considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de Pékin dans les affaires intérieures.
Au cinquième jour d’une mobilisation sans précédent à l’aéroport, les contestataires ont obstrué les allées et les passages conduisant aux zones d’embarquement des deux terminaux. En réaction, les autorités aéroportuaires ont pris la décision d’annuler les procédures d’enregistrement pour tous les vols prévus à partir du milieu de l’après-midi.
(AFP)
