Conseil des droits de l’homme ONU
Antonio Guterres : le monde ignore « l’État de droit et les règles de la guerre »
Lors de l’ouverture du Conseil des droits de l’homme à Genève, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que « l’État de droit et les règles de la guerre », inscrits dans les Conventions de Genève et la Charte de l’ONU, ont été ignorés. Il a également appelé à des réformes urgentes du Conseil de sécurité, l’accusant de « paralysie » et d’incapacité à contraindre les pays à réduire leurs stocks d’armes
Les Etats-Unis quittent le Conseil des droits de l’homme de l’ONU
Les Etats-Unis se sont retirés mardi du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en accusant l’institution basée à Genève d' »hypocrisie » et de parti pris contre Israël, une décision aussitôt dénoncée par des organisations de défense des droits humains.

« Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie », a lancé devant la presse à Washington l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley, aux côtés du secrétaire d’Etat Mike Pompeo. « Pendant trop longtemps, le Conseil des droits de l’homme a protégé les auteurs de violations des droits de l’homme et a été un cloaque de partis pris politiques », a-t-elle ajouté.
Mme Haley et M. Pompeo ont insisté sur le fait que les Etats-Unis resteraient un héraut des droits de l’homme dans le monde mais, pour beaucoup, cette décision reflète la défiance du gouvernement américain envers les organismes multilatéraux.
« Biais continu »
Cette annonce intervient au lendemain de vives critiques du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein contre la politique « inadmissible » et « cruelle » des autorités américaines de séparation d’enfants de leurs parents sans-papiers à la frontière mexicaine. Mais Nikki Haley et Mike Pompeo ont assuré que la décision était liée à l’échec des tentatives de réforme du CDH. « Malheureusement, il est maintenant clair que notre appel à la réforme n’a pas été entendu », a dit Mme Haley.
Un nouveau repli vivement critiqué
Si l’ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon s’est réjoui de ce retrait et a remercié les Etats-Unis pour leur refus « de la haine aveugle à l’égard d’Israël dans les institutions internationales », le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dit qu’il « aurait préféré que les Etats-Unis restent au Conseil des droits de l’homme », a déclaré son porte-parole.
Quant à l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), elle a vivement critiqué ce nouveau repli. Le CDH a « joué un rôle important dans des pays comme la Corée du Nord, la Syrie, la Birmanie et le Soudan du Sud », a dit le patron de l’ONG Kenneth Roth. « Mais Donald Trump n’est intéressé que par la défense d’Israël », a-t-il dénoncé. Le Conseil « est loin d’être parfait, mais il est une force importante pour la reddition de comptes et la justice. En se retirant, les Etats-Unis sapent délibérément les droits de l’homme de tous les peuples partout dans le monde et leurs luttes pour la justice », a de son côté critiqué Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.