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Manifestation contre les DÉLESTAGES – La Préfecture refuse l’autorisation
La Préfecture a refusé l’autorisation de la manifestation anti-délestage prévue jeudi à Ambohijatovo. Les organisateurs maintiennent néanmoins le rassemblement malgré la décision des autorités.

La Préfecture a refusé la demande d’autorisation déposée par les conseillers municipaux d’opposition pour la tenue de leur manifestation anti-délestage, jeudi à Ambohijatovo. Joint au téléphone hier, le Préfet d’Analamanga, le général Angelo Ravelonarivo, a souligné que les demandeurs n’ont pas respecté toutes les formalités à suivre. Selon ses explications, les organisateurs n’ont pas fourni une autorisation d’occuper dûment signée par les responsables de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). De plus, le délai minimum pour la déposition de la demande d’autorisation n’a pas été respecté.
« Il s’agit d’une manifestation sur la voie publique. Pour ce genre de manifestation, la demande d’autorisation doit être déposée au moins 5 jours avant sa tenue, ce qui n’a pas été le cas pour la manifestation du 25 septembre », a expliqué le général Angelo Ravelonarivo.
Par ailleurs, le Préfet a indiqué que la décision a également été prise par crainte d’affrontement. En parallèle à la demande formulée par les conseillers municipaux d’opposition, des élus IRK avaient eux aussi sollicité l’organisation d’une manifestation sur les mêmes lieux, le même jour. Les deux requêtes ont donc été rejetées. Autre raison avancée : les cas d’incitations signalés sur les réseaux sociaux avant même la tenue de la manifestation. Depuis quelques jours, des appels à la violence ainsi que des menaces circulent en ligne. Des éléments qui, selon le général Angelo Ravelonarivo, justifient la décision des autorités. « C’est une manifestation menaçant l’ordre public », a-t-il affirmé.
Opinions partagées dans la rue
Dans la rue, les avis sont partagés. Certains Tananariviens considèrent cette mobilisation comme un moyen légitime d’exprimer leur exaspération face aux coupures d’électricité, tandis que d’autres estiment que la manifestation dépasse le simple cadre social et devient désormais une arme politique entre camps adverses.
« Je soutiens totalement la manifestation. Les délestages nous tuent, on perd des journées entières de travail. Il faut que ça change », confie Ando Rakotondramanana, soudeur.
De son côté, Miora Ramanantsoa, étudiante, reste prudente. « Je comprends la colère, mais je ne suis pas sûre que manifester serve vraiment. On a déjà vu des mobilisations, et pourtant la situation ne s’améliore pas », craint-elle.
De leur côté, les organisateurs de cette manifestation n’entendent pas abandonner leur cause et affirment le maintien du rassemblement. Jusqu’à hier soir, ils n’étaient pas encore notifiés de la décision du Préfet. C’est le cas du vice-président du Conseil municipal de la CUA, Toavina Ralambomahay.
« Les Tananariviens et la population ne vont pas se résigner. La liberté d’expression est un droit fondamental, mais ici elle semble entre les mains des préfets. Cette décision n’empêchera pas les Tananariviens de protester à 11 heures ou chaque soir, même si ce n’est pas politisé. Le pouvoir peut terroriser par les armes, mais il est lui-même effrayé par le mouvement populaire. S’exprimer dans la rue n’est pas de la chienlit », a-t-il déclaré avec ironie.
Pour l’heure, les initiateurs de la manifestation maintiennent donc le rassemblement contre vents et marées. De son côté, le Préfet a réuni hier les membres de l’Organe mixte de conception (OMC) pour mettre en place les dispositions de sécurité destinées à prévenir tout débordement. Sur les réseaux sociaux, les publications sont de plus en plus violentes, à tel point que la vraie raison de la manifestation a été presque oubliée, alimentant une montée de la tension et de la désinformation.
(source: Tsilaviny Randriamanga – lexpress.mg)