Les messages politiques ne respectant pas ces règles risquent la suppression « en moins de cinq heures », selon la législation électorale exceptionnelle qu’ont adoptée les autorités roumaines, en janvier, pour éviter la répétition de la catastrophe du précédent scrutin présidentiel de novembre 2024. Celui-ci avait été annulé entre les deux tours par la Cour constitutionnelle, après la mise au jour d’une vaste opération de manipulation de TikTok, au profit du candidat prorusse Calin Georgescu. Ce dernier était arrivé en tête du premier tour, sans avoir jamais mené campagne dans le monde réel.
élection Roumanie
En Roumanie, les autorités se mobilisent pour éviter les manipulations des réseaux sociaux lors de la présidentielle
Les organisateurs du scrutin coordonnent leurs efforts avec la société civile, les plateformes et la Commission européenne. Le gouvernement veut empêcher la répétition du scénario de novembre 2024. Le scrutin présidentiel avait été annulé entre les deux tours après la mise au jour d’une vaste opération de manipulation de TikTok.

Depuis le 4 avril et le début de la campagne officielle pour l’élection présidentielle roumaine des 4 et 18 mai, les réseaux sociaux de ce pays d’Europe de l’Est sont envahis de messages codés au contenu peu compréhensible pour le commun des mortels. Tout message pouvant être assimilé à du « matériel publicitaire politique » doit en effet être suivi de deux codes, l’un désignant le candidat qu’il soutient, l’autre indiquant s’il s’agit d’une publicité sponsorisée.
Par exemple, dans son tweet posté mardi 15 avril pour dénoncer les « élites mondialistes qui ont complètement perdu le contact avec la réalité », George Simion, le candidat nationaliste qui fait la course en tête dans les sondages, a dû ajouter « material publicitar politic
/CMF 31250007/CPP A0B0C1D1E1 ». Le code CMF désigne sa campagne, le code CPP informe que son parti a payé pour favoriser la propagation de ce message, mais qu’il n’a pas ciblé spécifiquement certains internautes…
(source: lemonde.fr)
Election présidentielle en Roumanie : la candidature de Calin Georgescu rejetée par la commission électorale

Le candidat d’extrême droite a enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial », selon la commission. Il était arrivé en tête du premier tour en décembre, mais le scrutin avait été annulé en raison de soupçons d’ingérence de Moscou. Des heurts ont éclaté dimanche soir entre ses partisans et les forces de l’ordre.
La commission électorale roumaine a confirmé, dimanche 9 mars dans la soirée, avoir rejeté la candidature de la personnalité d’extrême droite Calin Georgescu à l’élection présidentielle de mai, une décision qui a suscité l’indignation de ses partisans dans la soirée à Bucarest.
Selon l’instance qui s’appuie sur le jugement rendu en décembre par la Cour constitutionnelle, et non sur des raisons procédurales, le candidat « ne remplit pas les conditions de légalité » car il a enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial ». Lire la suite »
En raison de l’influence de TikTok, les juges roumains annulent la présidentielle
Le candidat prorusse arrivé en tête du premier tour du scrutin a dénoncé « un coup d’Etat organisé ».

C’est un communiqué laconique mais il a fait trembler tout un pays : « La Cour constitutionnelle annule l’intégralité du processus électoral pour l’élection du président de la Roumanie. » L’annonce, vendredi 6 décembre, à deux jours du second tour de la présidentielle, a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un pays en proie à des tensions politiques croissantes.
Calin Georgescu, candidat d’extrême droite et prorusse arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, a saisi cette occasion pour se poser en victime du système. « Les neuf juges de la Cour constitutionnelle ne peuvent imposer leur autorité à la volonté de 9 millions de Roumains qui ont voté, a-t-il lancé après l’annulation des élections. Nous sommes face à un déséquilibre des trois pouvoirs dans l’Etat. Le peuple roumain est souverain et personne ne pourra m’arrêter, parce que je suis son représentant. Je suis en train d’écrire une page d’histoire que l’actuel système ne pourra effacer. C’est tout simplement un coup d’Etat organisé. Notre démocratie est en danger. »
« Aujourd’hui, l’Etat roumain a mis la démocratie à genoux, a déclaré Elena Lasconi, la candidate proeuropéenne arrivée en deuxième position au premier tour du scrutin, le 24 novembre. L’économie s’effondre, la démocratie est détruite et le pays se dirige vers l’anarchie. »
Faute d’avoir justifié de manière précise sa décision controversée, la crédibilité de la Cour constitutionnelle de Roumanie est mise à rude épreuve. Cette institution, censée être le pilier de la justice, voit son indépendance mise en doute.
Guerre hybride orchestrée par Moscou
Si les neuf juges qui la composent sont nommés pour un mandat unique de neuf ans, leur sélection repose sur un processus politique : un tiers est désigné par la Chambre des députés, un autre par le Sénat et le dernier par le président de la République. Malgré les efforts du Conseil supérieur des magistrats pour instaurer un processus de nomination indépendant, la Cour reste ainsi liée aux sphères de pouvoir. Cette proximité nourrit les soupçons quant à sa capacité à trancher en toute impartialité. La crise actuelle, désormais déplacée des urnes vers le champ juridique, met en lumière ces vulnérabilités.
Le premier tour de l’élection présidentielle avait déjoué les pronostics (…lire la suite)