Fiona Scott Morton
Fiona Scott Morton renonce : une victoire politique de la France et du Parlement européen ?
L’économiste Fiona Scott Morton a annoncé qu’elle renonçait à briguer un poste clé de l’UE pour la régulation des géants de la tech après une polémique sur sa nationalité américaine, dans une lettre publiée mercredi par la commissaire européenne Margrethe Vestager.
Nomination de Fiona Scott Morton à Bruxelles : la Commission européenne refuse de « reconsidérer » son choix de l’experte américaine
La nouvelle économiste en chef à la direction générale de la concurrence a conseillé, par le passé, Amazon, Apple et Microsoft, de quoi faire craindre à certains qu’elle défende mal les intérêts européens. La France avait demandé à Bruxelles de revenir sur ce choix.

La Commission européenne « ne voit pas de raison de reconsidérer » le recrutement controversé de l’Américaine Fiona Scott Morton, ex-lobbyiste et ancienne cadre de l’administration Obama, à un poste-clé pour la régulation des géants de la tech. C’est ce qu’a annoncé vendredi 14 juillet la porte-parole de la Commission, Dana Spinant, lors du point de presse quotidien. Le gouvernement français avait demandé jeudi à l’exécutif européen de revenir sur ce choix, une requête reprise vendredi par les chefs des quatre principaux groupes politiques au Parlement européen qui dénoncent les risques de conflit d’intérêts et d’ingérence de Washington.
L’exécutif européen, présidé par Ursula von der Leyen, avait annoncé mardi que Fiona Scott Morton, professeure d’économie à l’université de Yale, avait été choisie comme nouvelle économiste en chef à la direction générale de la concurrence. La nomination a provoqué des réactions indignées. Des élus de tous horizons politiques ont relevé ses anciennes fonctions de responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la justice, entre mai 2011 et décembre 2012, ou de consultante pour des grands groupes de la Silicon Valley comme Amazon, Apple et Microsoft.
« Examen minutieux »
« La régulation du numérique est un enjeu capital pour la France et pour l’Europe. Cette nomination mérite d’être reconsidérée par la Commission », avait réagi jeudi soir la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna.
Au Parlement européen, les chefs des groupes PPE (droite), l’Allemand Manfred Weber, S&D (sociaux-démocrates), l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, Renew (centristes et libéraux), le Français Stéphane Séjourné, et Verts, le Belge Philippe Lamberts, ont également écrit à la Commission pour lui demander « d’annuler cette décision ». Lire la suite »