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En Estonie, la France assure la police du ciel otanien

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« On est en temps de paix, l’intégrité de l’OTAN n’a pas encore été menacée ». En Estonie, la France a pris le relais de la Belgique sur les missions de police du ciel. A quelques centaines de kilomètres au sud, la guerre fait rage en Ukraine.

Le commandant Hubert, chef du détachement aérien français auprès de l’OTAN pour les quatre mois à venir, pèse ses mots comme les pilotes mesurent leurs gestes, avec précaution. Outre les tâches habituelles de police du ciel, assumées habituellement, « de temps en temps on est envoyé sur de la surveillance des frontières dans les pays baltes et en Pologne », explique-t-il.

© Didier LAURAS Un Mirage 2000 français sur le tarmac de la base aérienne Amari, le 30 mars 2022 en Estonie

« On vérifie qu’aucun avion ne traverse les frontières sans qu’il soit détecté par les radars au sol ».

La mission symbolise parfaitement la politique de l’OTAN depuis le début de l’invasion russe en Ukraine: arrêter la guerre mais sans la faire, aider l’Ukraine mais sans devenir belligérant. Et protéger le flanc Est de l’OTAN.

© Didier LAURAS Un Mirage 200 français survole l’Estonie, le 30 mars 2022

La France a envoyé quatre Mirage 2000-5 qui tourneront dans une zone à la fois calme et surexposée. « Evidemment on fait attention à ce qu’on fait », admet l’officier français. « Ca reste professionnel car des deux côtés, les gens veulent éviter à tout prix une escalade ».

(source: AFP)

La périlleuse stratégie des USA et de l’Otan en Europe

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L’Otan et l’Union européenne sont deux enfants du Plan Marshall. Ils sont intrinsèquement liés l’une à l’autre formant les deux faces d’une même pièce : un côté militaire et un autre civil. Cependant l’Otan est au-dessus de l’Union européenne dont —selon les Traités— elle garantit la sécurité.

22 février au 5 mars se déroule en mer Ionienne l’exercice Otan Dynamic Manta de guerre anti-sous-marin. Y participent des navires, sous-marins et avions des États-Unis, Italie, France, Allemagne, Grèce, Espagne, Belgique et Turquie. Les deux principales unités engagées dans cet exercice sont un sous-marin nucléaire US d’attaque de la classe Los Angeles et le porte-avions français Charles de Gaulle à propulsion nucléaire avec son groupe de bataille, comprenant aussi un sous-marin nucléaire d’attaque. Le Charles de Gaulle, immédiatement après, ira dans le Golfe Persique. L’Italie, qui participe au Dynamic Manta avec des navires et sous-marins, est la « nation hôte » de tout l’exercice : elle a mis à disposition des forces participantes le port de Catane et la station d’hélicoptères de la Marine toujours à Catane, la station aéronavale de Sigonella (la plus grande base USA/Otan en Méditerranée) et la base logistique d’Augusta pour les approvisionnements. Objectif de l’exercice : la chasse aux sous-marins russes en Méditerranée qui, selon l’Otan, menaceraient l’Europe.

Pendant ces mêmes journées le porte-avions Eisenhower et son groupe de bataille sont en train d’effectuer des opérations dans l’Atlantique pour « démontrer le continu soutien militaire US aux alliés et l’engagement à maintenir les mers libres et ouvertes ». Ces opérations —conduites par la Sixième Flotte, dont le commandement est à Naples et la base à Gaeta— entrent dans la stratégie énoncée en particulier par l’amiral James G. Foggo, anciennement à la tête du Commandement Otan de Naples : accusant la Russie de vouloir couler avec ses sous-marins les navires qui relient les deux rives de l’Atlantique, afin d’isoler l’Europe des USA, il soutient que l’Otan doit se préparer à la « Quatrième bataille de l’Atlantique », après celles des deux guerres mondiales et de la guerre froide. Pendant que sont en cours les exercices navals, des bombardiers stratégiques B-1, transférés du Texas en Norvège, sont en train d’effectuer des « missions » au bord du territoire russe, avec des chasseurs F-35 norvégiens, pour « démontrer la rapidité et la capacité des États-Unis à soutenir les alliés ». Les opérations militaires en Europe et dans les mers adjacentes se déroulent sous les ordres du général de l’US Air Force Tod Wolters, qui est à la tête du Commandement européen des États-Unis et en même temps de l’Otan, avec la charge de Commandant suprême allié en Europe qui revient toujours à un général états-unien.

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