président Juvénal Habyarimana

Attentat contre l’avion du président rwandais en 1994 : la justice française confirme le non-lieu

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Cette décision de la cour d’appel de Paris entraîne l’abandon des poursuites contre neuf proches de l’actuel chef de l’Etat, Paul Kagame.

Les restes de l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu le 6 avril 1994 à Kigali. GERARD GAUDIN / AFP

Les chemins qui mènent à la vérité sont parfois aussi longs et sinueux que ceux qui parcourent les vertes collines du Rwanda. Il arrive aussi qu’ils se terminent en cul-de-sac. Après vingt-deux années d’instruction, la justice française a rendu un non-lieu dans l’enquête sur l’attentat perpétré le 6 avril 1994 à Kigali contre le président rwandais Juvénal Habyarimana. Vendredi 3 juillet, les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris ont confirmé la décision des juges antiterroristes qui avaient ordonné l’abandon des poursuites contre neuf proches de l’actuel président rwandais, Paul Kagame. L’arrêt de ce délibéré, qui fait une soixantaine de pages, sera rendu lundi.

« Une étape fondamentale s’est achevée et c’est une forme de soulagement, a estimé Léon Lef-Forster, avocat des personnes poursuivies. Je verrai avec mes clients, accusés depuis trop longtemps, si des suites doivent être données à cette affaire pour aboutir enfin à la clarification de la vérité. » Ce dossier a été « une parodie de justice, une véritable mascarade qui n’aurait jamais dû voir le jour » a réagi sur Twitter Johnston Busingye, ministre rwandais de la Justice.

Personne n’ignore les circonstances dans lesquelles est mort Juvénal Habyarimana. Le 6 avril 1994 en fin d’après-midi, le président embarque de Dar es-Salaam, en Tanzanie, où il vient de lever les derniers obstacles nécessaires à un accord de paix dans son pays. A bord de l’avion présidentiel offert par la France ont également pris place Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, des ministres et trois membres d’équipage français. Ils n’atterriront jamais à Kigali. Alors que le Falcon immatriculé 9XR-NN est en phase d’approche au-dessus de l’aéroport de la capitale, il est abattu à 20 h 22 par deux missiles tirés du sol. L’attaque ne laisse aucun survivant.

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Génocide rwandais : Kagame réitère ses accusations contre la France

Vingt ans après le génocide de 1994, qui fit près de 800 000 morts en cent jours, Paul Kagame a célébré le « renouveau » de son pays et dénoncé au passage les responsabilités de la France dans la tragédie. « Aucun pays n’est assez puissant – même s’il pense l’être – pour changer les faits » et l’histoire, a déclaré en anglais le président rwandais avant de lancer, en français, « après tout, les faits sont têtus ». Au même moment, la présidence française a souligné que la France « s’associe au peuple rwandais pour honorer la mémoire de toutes les victimes du génocide ». Pourquoi cette sortie de Paul Kagame alors que les relations avec Paris s’étaient apaisées ? Quel fut le rôle de la France durant le génocide ? Où en est la réconciliation aujourd’hui au Rwanda?