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Le Danemark veut sous-traiter les demandes d’asile au Rwanda
Le gouvernement social-démocrate danois cherche à décourager l’arrivée de réfugiés en quête de protection, quitte à les orienter vers des pays non-européens, parfois peu réputés pour le respect des droits humains.

L’extrême droite européenne en rêvait. Les sociaux-démocrates danois sont prêts à l’accomplir. A Copenhague, les députés débattent actuellement d’un projet de loi qui, s’il est adopté – et il devrait l’être sans difficulté – permettra au Danemark de sous-traiter l’accueil des demandeurs d’asile ainsi que la prise en charge des réfugiés à un ou plusieurs pays tiers, aux rangs desquels le Rwanda fait figure de favori.
Déterminée à récupérer les voix des électeurs partis à l’extrême droite, la leader sociale-démocrate Mette Frederiksen en avait fait un engagement de campagne. Au pouvoir depuis 2019, elle n’a eu de cesse depuis de durcir une politique migratoire déjà ultra-restrictive. En 2020, 1 547 personnes ont demandé l’asile au Danemark, le chiffre le plus bas depuis 1992.
Mais pour Mette Frederiksen, c’est encore trop : en janvier, elle a rappelé que son ambition était de « réduire à zéro » le nombre de demandeurs d’asile dans son pays. Selon le projet de loi, les migrants qui arrivent au Danemark seront enregistrés et leurs empreintes digitales contrôlées pour s’assurer qu’ils n’ont pas demandé l’asile ailleurs en Europe. Puis, ils seront mis dans un avion, direction l’Afrique, où un pays tiers prendra le relais.
Le texte précise que « le Danemark n’aura pas à fournir de protection au cas où l’étranger obtiendrait l’asile après la fin du traitement effectif de la demande d’asile dans le pays tiers. En revanche, la protection devra être assurée par le pays tiers concerné. Si l’étranger se voit refuser l’asile, ce sera également le pays tiers en question qui devra prendre en charge l’expulsion de la personne en question ». Le Danemark compte se décharger de toute responsabilité.
Conditions financières
Les personnes très malades pourraient bénéficier d’exemption, s’« il n’y a pas d’accès aux soins de santé nécessaires et adéquats dans le pays tiers ».
(… lire l’intégralité dans le Monde)