Vénézuela

Crise au Venezuela – Deux grenades larguées au-dessus de la Cour suprême

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Le président contesté Nicolas Maduro a qualifié l’acte de « terroriste » et de « tentative de coup » d’Etat.

Le président Nicolas Maduro devant l’affiche de son mentor décédé Hugo Chavez

Le président vénézuelien socialiste, au cœur d’une gronde populaire qui dure depuis le premier avril dernier, indique qu’une des grenades n’a pas explosé

Un plan de défense aérienne de l’armée a été déployé pour pourchasser l’hélicoptère, qui a également survolé le Ministère de l’Intérieur, a-t-il ajouté. Les responsables de cette « attaque terroriste envers nos institutions » seront attrapés rapidement, a-t-il promis, demandant à l’opposition de condamner l’évènement, qui n’a pas fait de blessé. Selon le président, un pilote a détourné l’hélicoptère. Toujours selon lui, l’homme est lié à l’ancien ministre de l’Intérieur Miguel Rodriguez Torres, accusé par Maduro de faire partie d’un complot soutenu par la CIA, dans le but de le renverser. « Comment appelez-vous le vol d’un hélicoptère d’une institution de l’Etat vénézuelien, qui lance ensuite des grenades? », a fulminé Maduro. « Est-ce que c’est de la politique? C’est du terrorisme ». (Belga)

Venezuela: risque d’une autre « Syrie »

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L’opposition vénézuélienne, désormais majoritaire au Parlement, a annoncé le 8 mars dernier l’organisation d’un référendum pour « révoquer » le président socialiste Nicolas Maduro, après des semaines de blocages institutionnels.

La coalition de la Table de l’unité démocratique (ou MUD, pour Mesa de la Unidad Democrática en espagnol), qui a remporté les élections législatives de décembre, a également annoncé qu’elle allait tenter d’amender la Constitution pour réduire de six à quatre ans le mandat de Nicolas Maduro, qui court jusqu’en 2019.

Mais ces deux procédures nécessitent l’accord d’organismes réputés proches du gouvernement, le Tribunal suprême de justice et le Conseil national électoral.

Contre vents et marées, Nicolas Maduro s’accroche au pouvoir
Nicolas Maduro et son mentor, feu Hugo Chavez

« Des élections générales, pas de dialogue », réclament les opposants. Mais Maduro fait la sourde oreille. Il est sous une forte pression internationale  – Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et une dizaine de pays d’Amérique latine – qui ont critiqué le non-respect de la Constitution.

Une réunion d’urgence a été convoquée par l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington.

Six pays d’Amérique du Sud avaient également condamné la rupture de « l’ordre démocratique » au Venezuela, et réclamé « son rétablissement rapide », dans une déclaration conjointe publiée à Buenos Aires. Dernièrement, la Cour avait été critiquée pour la première fois dans le camp même de M. Maduro. Une haute responsable, Luisa Ortega, la chef du parquet au niveau national, considérée comme affiliée au camp présidentiel, avait dénoncé une « rupture de l’ordre constitutionnel ».

Outre la profonde crise politique en cours, le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’Etat depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, selon une prévision du FMI).

Mais M. Maduro a fermement mis en garde ses adversaires, dénonçant une nouvelle fois un complot ourdi par les Etats-Unis, au travers de l’OEA, pour le destituer. D »où sa décision de « quitter » cette organisation

 

Venezuela: Nicolas Maduro quitte l’OEA après un mois de violences

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Profonde crise économique et politique

Dans ce pays pétrolier en profonde crise économique, où sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, l’opposition multiplie les manifestations pour obtenir des élections générales anticipées, avant la fin de son mandat en décembre 2018.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro

Depuis le 1er avril, date du début des protestations, 28 personnes sont mortes au cours des violences entourant ces rassemblements et des centaines ont été blessées. Plus d’un millier de personnes ont été interpellées, la plupart brièvement.

 « Situation chaotique »

Cette vague de manifestations se déroule alors que le pays est plongé dans une profonde crise économique et politique: le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’État depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne les deux-tiers des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (720% fin 2017, selon la dernière prévision du FMI).

A cela s’ajoute l’intense pression internationale sur Caracas. Le Parlement européen vient de dénoncer la « répression brutale » et exige une enquête, tandis que pour le président américain Donald Trump, « le Venezuela est dans une situation chaotique ».

En réponse, le gouvernement a annoncé sa sortie de l’Organisation des États américains (OEA), en dénonçant son « ingérence ». La procédure, qui devrait durer deux ans, a officiellement été lancée vendredi.

Le bloc régional basé à Washington, dont le secrétaire général Luis Almagro qualifie M. Maduro de « dictateur » et plaide pour des élections, consacrera bientôt un mini-sommet des ministres des Affaires étrangères de la région à la crise.

C’est la décision fin mars de la Cour suprême, réputée proche de M. Maduro, de s’arroger les pouvoirs du Parlement, donnant ainsi les pleins pouvoirs au camp présidentiel, qui a mis le feu aux poudres.

Devant le tollé diplomatique et les accusations de « coup d’État » par l’opposition, l’autorité judiciaire avait fait marche arrière 48 heures plus tard. Ce qui n’a pas calmé la colère des anti-Maduro, ni apaisé la pression diplomatique.

(avec AFP)