Chrétiens et bouddhistes, marcher ensemble pour la paix

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Célébration de la fête de Vezak en Indonésie en 2021.

À l’occasion de la fête de Vesak, le dicastère pour le Dialogue interreligieux a publié un message adressé aux millions de bouddhistes à travers le monde. Signé par le cardinal préfet Miguel Ángel Ayuso Guixot, le message dresse une parallèle entre la tradition bouddhiste et celle catholique: toutes deux s’appuient sur la résilience et la réconciliation pour promouvoir la paix.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Le jour de «Vesak», jour de la pleine lune du mois de mai, est le jour le plus sacré pour les plus de 600 millions de bouddhistes à travers le monde. C’est le jour de la naissance du Bouddha, il y a 2 500 ans, en 623 av. J.-C., mais également la date qui commémore l’état d’illumination du Bouddha pour ses fidèles ainsi que son décès dans sa 80e année. Il tombe cette année le jeudi 23 mai.

Mettre fin à la haine

Dans un message publié ce lundi 6 mai, le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot encourage à l’occasion de cette fête à réfléchir à la responsabilité des chrétiens et des bouddhistes «à promouvoir la paix, la réconciliation et la résilience, des valeurs profondément enracinées dans [les deux] traditions religieuses respectives».

Citant l’appel du Pape Paul VI aux Nations unies le 4 octobre 1965, «jamais plus la guerre, jamais plus la guerre! C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité!», le message appelle au renforcement de l’engagement commun des bouddhistes et des catholiques pour «mettre fin à la haine et au désir de vengeance qui conduisent à la guerre».

Ce message traditionnel du dicastère intervient chaque année, et est destiné à promouvoir les liens entre chrétiens et bouddhistes. Début 2024, le dicastère a organisé plusieurs événements pour faire avancer le dialogue interreligieux vers les spiritualités asiatiques en mars, notamment en lien avec le confucianisme et le taoïsme.

La réconciliation et la résilience pour parvenir à la paix

«Pardonner et se réconcilier, ce n’est pas prétendre que les choses sont différentes de ce qu’elles sont» disait l’archevêque anglican Desmond Tutu. C’est en s’inspirant de son exemple que le cardinal Ayuso Guixot vante l’indispensable promotion de «l’équité et justice dans la vie politique, économique et culturelle».

Le message souligne que dans la tradition bouddhiste comme dans la tradition catholique, «la réconciliation et la résilience sont les remèdes nécessaires à une culture de la violence qui est souvent justifiée comme étant une réponse regrettable mais nécessaire à des actions militaires agressives ou terroristes». Elles seules permettent de pardonner et de rechercher le pardon, poursuit le message.

Le cardinal préfet Miguel Ángel Ayuso Guixot.

Redécouvrir ces valeurs présentes dans nos traditions respectives

Tout comme saint Paul exhorte les chrétiens à la réconciliation dans sa deuxième épitre aux Corinthiens, Bouddha a appelé à la paix pour résoudre les conflits: «Jamais la haine n’éteint les haines en ce monde. Par l’amour seul les haines sont éteintes» (Dhammapada, v. 5).

Enfin, le message signé également par le secrétaire du dicastère pour le Dialogue interreligieux, Mgr. Indunil J. Kodithuwakku K., reprend plusieurs passages de Fratelli Tutti

“La réconciliation réparatrice nous ressuscitera et nous délivrera, aussi bien nous-mêmes que les autres, de la peur.”

Il conclut en s’adressant aux bouddhistes mais aussi aux catholiques du monde entier : «Nous sommes tous appelés à redécouvrir et à chérir ces valeurs présentes dans nos traditions respectives, à mieux faire connaître les figures spirituelles qui les ont incarnées et à marcher ensemble pour la paix».

(source: vaticannews.va/fr)

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